La pandémie a accru les incivilités en ligne, une perception plus partagée par les adultes que par les adolescents. Les outils de sécurité sont surtout utilisés par les parents de jeunes enfants. La modération des contenus illégaux est une attente forte. Enfin, les actions gouvernementales dans le monde pour protéger des risques sont mal connues du public.

La 7ème édition de l’enquête Global Online Safety Survey de Microsoft s’attache à décrire l’état des lieux mondial des risques en ligne auprès des parents et de leurs enfants. Quelque 69 % des répondants ont déclaré avoir été exposés à un risque au cours de l'année écoulée, plus précisément 59 % en France et 65 % aux Etats-Unis. Mais l’estimation des conséquences des risques sur la Toile est différente selon les parents ou les adolescents. Les écarts importants entre les déclarations des adolescents et celles de leurs parents montrent de la part de ces derniers, une sous-estimation des conséquences. Un constat préoccupant qui porte sur le manque de confiance (44% d’adolescents contre 34% de parents), une baisse de l'estime de soi (31% contre 24%), la perte d'une amitié ou d'une relation (27 % contre 21 %). Soit une différence de perception notable.

Près de quatre personnes sur dix s'inquiètent de la cyberintimidation, du harcèlement ou des abus, qui constituent le risque le plus élevé pour les adolescents et les parents. Les parents de jeunes enfants (6-12 ans) et d'adolescents (13-17 ans) partagent des niveaux d'inquiétude similaires pour ce type de risques. L'exploitation des enfants en vue de les manipuler sexuellement est un risque pour lequel les parents de jeunes enfants sont plus inquiets que les parents d'adolescents de 13 à 17 ans (45 % contre 36 %). Les adolescents sont plus préoccupés que les parents par la cyberintimidation et les menaces de violence. Face aux risques, tous ou presque utilisent un outil de sécurité et en moyenne, les répondants ont déclaré utiliser plus de trois outils.

Sur les 4 thèmes de l’enquête de Microsoft, l’esprit civique en ligne s'est détérioré pendant la pandémie. Les adultes (38%) sont plus susceptibles de déclarer que la civilité en ligne est mauvaise dans leur pays, par rapport aux adolescents (30 %). Les milléniaux et la génération X - nés entre 1965 et 1976 - (40 %) sont plus nombreux à déclarer que la civilité sur Internet est mauvaise que la génération Z (nés entre 1997 et 2010) et les baby-boomers (30 %).  

Un tiers des parents déclarent que les réseaux sociaux ont plus d’effets négatifs que positifs

Le chiffre est sans appel : 36 % des parents ont déclaré que la société serait en meilleur état sans les médias sociaux, un fort contraste avec l’opinion des adolescents (15 %), ce qui ne saurait surprendre.

Le sentiment que les actions gouvernementales réduiront les risques sur les plateformes en ligne est plus fort dans la région APAC (Asie-Pacifique) qu’en Europe occidentale. La modération des contenus illégaux et préjudiciables est une demande forte. C’est ce qu’il ressort de l’enquête de Microsoft qui précise que 63 % des interrogés souhaitent restreindre la liberté d’expression sur les réseaux sociaux et les plateformes de partage de vidéos. A noter, la plupart des répondants ne sont pas au courant des efforts du gouvernement pour protéger la sécurité des utilisateurs en ligne puisque seulement 35 % d’entre eux connaissent les actions institutionnelles qui vont dans ce sens.

En Europe, la cyberintimidation vient en tête des préoccupations en France, en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni. Dans l’hexagone, cette inquiétude est suivie par les risques sur l’intégrité sexuelle des enfants et les discours de haine.