Numeum, syndicat professionnel et lobby de l'industrie du numérique a publié son Top 250 annuel 2023. Outre la hausse des revenus des éditeurs français par rapport à 2021, ces derniers ont réalisé 56 % de leurs revenus sur la vente de leurs logiciels en mode saas.

Alors que l’économie française a réduit la voilure depuis deux ans, les vendeurs de logiciels tirent leur épingle du jeu. Ils ont réalisé un chiffre d’affaires de 21 milliards d’euros en 2022, en hausse de 2 milliards par rapport à l’année précédente. Soit une progression de 10,5 % de leur CA (chiffre d’affaires) en 2022. De manière plus détaillée, les éditeurs de logiciels confirment l’évolution croissante du saas en réalisant plus de la moitié (56 %) de leurs CA lié au saas, licence et support compris.

Deux raisons expliquent ces résultats. D’une part, Dassault Systèmes, leader de l’édition logicielle en France, a enregistré une énorme croissance de 700 millions d'euros de son chiffre d'affaires. D’autre part, Numeum fait mention d’une croissance soutenue de 9 % pour le reste du panel étudié. Et cela, quelle que soit la taille des éditeurs.

Malgré l’inflation persistante, 54 % des éditeurs de saas n'ont pas répercuté la hausse des coûts de l’énergie et des salaires dans leurs prix de vente. Le syndicat professionnel explique que l’innovation et l’upselling (incitation à acheter un produit plus haut de gamme), sont les deux nouveaux leviers de croissance. Parmi les trois priorités du panel interrogé figurent l’innovation (61 %), l’upselling (64 %) et les partenariats (40 %).

Une proportion massive (80 %) des éditeurs de logiciels ont enregistré un bénéfice d'exploitation en 2022, confirmant la validité de leur modèle économique. Côté RSE, près de 30 % des éditeurs disposent d’un label RSE ou sont en cours de labellisation et 44 % réalisent leur bilan carbone. Il faudrait cependant analyser précisément les actions RSE entreprises pour établir la part de « green washing » autrement dit l’affichage de mesures sociales et environnementales et non leur application effective.

L’international, un défi difficile à relever pour les petits éditeurs

Si les plus grands éditeurs affichant plus de 100 millions d’euros continuent leur expansion à avec 64 % du chiffre d’affaires à l’étranger en 2022, la situation est moins évidente pour les entreprises de moins de 50 millions de chiffre d’affaires. Certaines se concentrent sur le marché français, avec moins de 30 % du chiffre d’affaires réalisé à l'étranger en moyenne.

L’autofinancement reste un atout majeur pour les éditeurs, représentant le premier levier de financement pour 91 % des éditeurs de logiciels français (+2 points par rapport à l’année dernière) suivis par l’endettement (71 %) et le capital-investissement
France (32 %).

La R&D (recherche et développement) est un moteur essentiel pour la croissance avec un tiers des effectifs totaux et 24,5 % du chiffre d’affaires dédiés à la R&D. Et cela, indépendamment de la taille de l'éditeur.

Du coté des clients des éditeurs de logiciels en saas, reste le problème de la gestion des dépenses avec une augmentation des dépenses sur le cloud et le multicloud. Les factures deviennent de plus en plus salées et non maitrisées, exigeant pour les plus importantes, la création d’un poste de FinOps. Autrement dit, un spécialiste de la gestion des coûts du cloud.