Plus de 8 entreprises sur 10 utilisent de l’open source et neuf administrations sur 10 participent à son développement. Malgré leur bonne réputation, ces logiciels ouverts manquent d’actions de formations dans le privé et se heurtent aux craintes sur leur stabilité dans le secteur public.

Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL), Numeum et Systematic Paris Region ont demandé au cabinet Markess by Exaegis de mener une étude fouillée sur l’usage de l’open source dans les organisations. Le constat est globalement positif avec une large adoption dans le privé et les administrations françaises pour répondre aux enjeux de souveraineté technologique. L’ouverture à l’open source est majoritaire avec près des 2/3 des organisations privées et publiques se disant ouvertes, voire très ouvertes. Plus d’un tiers des entreprises et administrations font aussi appel aux logiciels open source pour leur usage interne. Sur le podium des atouts, comme indiqué dans le graphique ci-dessous, pour le privé, la bonne réputation figure en tête. Quant au secteur public, il privilégie la marque employeur, à savoir son image auprès du personnel recruté.



Dans le privé, son utilisation concerne surtout les grandes entreprises. Stéphane Fermigier, co-président du CNLL pointe un autre bénéfice « L’open source joue également un rôle d’accélérateur ou de facilitateur pour la transition énergétique et écologique selon 80 % des entreprises, notamment dans les secteurs Informatique & Télécoms et Industrie automobile ». Le rapport du Numeum mentionne également le recours massif aux intégrateurs pour la mise en place de l’open source avec près de 80 % organisations ayant recours à une ESN pour le développement, l’intégration ou l’externalisation de solutions open source, tant dans les entreprises que pour le secteur public.

Le secteur public affiche des craintes sur la stabilité et la mauvaise réputation.

Plus de 9 organisations publiques sur 10 utilisent des technologies open source, confirmant l’image du secteur favorable à leur utilisation. Ainsi, 6 répondants du secteur public sur 10 déclarent que leur organisation est ouverte voire très ouverte à l’open source. Un constat positif, mitigé par le fait que plus d’un tiers des répondants à l’étude restent indécis sur la position la direction générale. Les capacités d’intégration avec d’autres solutions open source utilisées sont un facteur important, tant dans le privé que le public. La sécurité est également un critère important. Elle est appréciée en fonctions d’indicateurs comme le nombre de rapports CVE (vulnérabilités) ou les certifications de sécurité, par exemple, celles du NIST.

La gouvernance de l’open source est un enjeu majeur pour le public. Pour 46 % des répondants du public, il existe une stratégie d’utilisation de l’open source transverse à l’organisation contre 33 % dans le secteur privé. Concernant la participation des équipes, il existe une stratégie de participation à l’open source pour 27 % du panel. La gouvernance de ce type de logiciels libres semble moins présente dans le privé, 27 % des interrogés affirmant qu’ils n’ont pas de stratégie dans ce domaine.