La lutte contre la cybercriminalité, la fraude ou le blanchiment d’argent va, notamment, s’appuyer sur l’initiative européenne d’identité numérique EUDI. Une solution grâce à laquelle les entreprises peuvent améliorer l’expérience client, la sécurité et la conformité aux règles.

IDnow, acteur de la vérification d'identité en Europe, a publié un état des lieux des grandes tendances qui modèleront l’identité numérique dans les années à venir. Cyril Patou, son responsable des ventes France, dégage trois principales tendances dans ce domaine.

En premier lien, il s’agit de la poursuite du déploiement de l’identité numérique EUDI (European Digital Identity). Selon Gartner, près de 500 millions d'utilisateurs de smartphones dans le monde disposeront de ces solutions d'ici à 2026, et parmi eux, les utilisateurs européens de la solution d'identité numérique européenne, l’EUDI Wallet. Jamais en retard pour édicter règles et normes, l’Europe vient compléter le règlement eIDAS 2.0 avec l’EUDI.

Les États membres de l'UE devraient être en situation d’appliquer les obligations légales, en principe entre 2026 et 2027. Dans l’hexagone, France Identité sera chargé de la mise à disposition du portefeuille numérique.

Contrer les capacités de l’intelligence artificielle générative en matière de fraude

Le deuxième point soulevé concerne l’IA générative (IAGen) qui rend de plus en plus crédibles les vidéos deepfakes (expressions faciales, etc.), l’ingénierie sociale et le phishing. Des possibilités qui sont autant de menaces visant l’identité numérique. Cyril Patou prône l’usage d’outils basé sur le protocole NFC pour vérifier les documents, listes de contrôle des sanctions LCB-FT et PPE, ou encore la vérification d’IBAN. Les risques tels les fuites de données massives chez France Travail, Free et autres montrent la nécessité d’établir des identités numériques robustes. Cela permettrait de réduire notablement ce type d’incidents et les fraudes.

Identité numérique : une aide pour appliquer les nombreux règlements européens

Troisième item, le portefeuille EUDI devrait permettre aux entreprises de se conformer plus facilement aux réglementations européennes en matière de protection des données et de sécurité comme le RGPD, le NIS 2, DORA. Ou encore l’AMLR (Anti-Money Laundering Regulation) visant à prévenir l'utilisation du système financier à des fins de blanchiment de capitaux. Sans oublier, le Digital Services Act (DSA), le règlement sur les services numériques qui, en autre, renforcera les obligations de vérification de l’âge des utilisateurs.

La blockchain ressortie du placard pour lutter contre les fraudes

Le Forum économique mondial (Forum de Davos) espère que 10 % du PIB mondial sera protégé par 2027 par une technologie blockchain pour se protéger contre les fraudes et le blanchiment d’argent. Il est de fait que ses avantages comme les enregistrements cryptés et horodatés, le suivi financier en temps réel et autres, pourraient jouer un rôle dans la prévention de ce type de cybercrimes. Au-delà de ces fonctions, une blockchain peut intégrer des contrats intelligents (smart contacts) afin de rationaliser et renforcer les processus de vérification. Le projet European Blockchain Sandbox est destiné à définir un cadre législatif dans ce secteur.