Selon Gartner, les dépenses en services de cloud public représentent actuellement 9,1 % des dépenses IT mondiales actuelles, et devraient atteindre les 14,2 % en 2024. La crise sanitaire et le recours massif au travail à distance ont en effet accéléré l’utilisation des services cloud, en raison de l’agilité et de l’évolutivité accrue qu’ils offrent. Cette tendance devrait donc se poursuivre, notamment avec l’adoption d’une organisation de travail hybride sur le long terme. Or, une migration réussie des applications développées en microservices vers le cloud public nécessite une attention et une visibilité sans précédent de la part des équipes IT.
Les microservices se définissent comme une technique de développement logiciel qui consiste à décomposer les applications en éléments simples, indépendants les uns des autres. Dans ce contexte, les initiatives de migration vers le cloud public confrontent les entreprises à des chemins de plus en plus complexes entre l'utilisateur final et ces applications. De nombreuses parties de l'infrastructure sont ainsi parfois détenues et gérées par des tiers, ce qui engendre une perte de visibilité, à la fois sur les performances applicatives ainsi que sur l'expérience de l'utilisateur final.
Les conséquences d’une mauvaise identification des dépendances de service
Les dépendances aux applications en microservices sur site représentent un enjeu important pour les professionnels IT, qui peuvent par exemple s’apercevoir que les applications sont beaucoup plus rapides avant la migration vers le cloud. Il s’agit là d’un scénario classique. Le ralentissement est alors souvent attribué à un service auxiliaire resté dans le datacenter, même après le transfert de l'application vers le cloud. Cela confirme la nécessité d’obtenir de la visibilité sur les dépendances aux services.
Dans ce domaine, les conséquences de l'absence d'identification peuvent se manifester de deux manières : aux niveaux du budget et de l'expérience utilisateur. D'un point de vue budgétaire, le fait de ne pas inspecter l’ensemble du trafic qui circule entre l'application cloud et le service auxiliaire signifie que les organisations peuvent encourir des coûts de transport inutilement élevés auprès du fournisseur de cloud public. Tout aussi néfaste, les utilisateurs risquent d'être confrontés à des latences dans les temps de réponse, ce qui entraîne une frustration, une exécution inefficace des tâches critiques, et constitue ainsi un obstacle à la productivité globale de l'entreprise.
La surveillance du cloud est la clé d'une migration réussie
La migration réussie des applications en microservices repose sur la surveillance du cloud, qui fournit des informations précieuses sur les dépendances aux services. Cette visibilité révèle en effet la source des problèmes, ce qui permet aux équipes IT de les résoudre plus rapidement. En combinant des dispositifs sur site et virtuels, ainsi que des tests de transactions commerciales (BTT), les équipes peuvent non seulement combler les lacunes en matière de visibilité, mais également intégrer des données intelligentes actives et passives. Elles effectuent ainsi des analyses plus approfondies de la dépendance inattendue vis-à-vis du service auxiliaire, ce qui permet de révéler le volume réel du trafic entre l'application et le service.
Dans les infrastructures informatiques actuelles des entreprises, il peut être difficile pour les responsables IT d'avoir une compréhension précise des dépendances à une application. Les implications en termes de coûts d'exploitation et l'impact négatif potentiel sur l'expérience utilisateur ne peuvent cependant pas être ignorés. C’est pourquoi la surveillance du cloud est une nécessité absolue. Des outils adaptés permettent aux équipes informatiques de comprendre les dépendances des services. La visibilité ainsi obtenue permet de garantir que les performances applicatives répondent aux exigences en matière d’expérience de l'utilisateur final, et contribuent à la maîtrise des dépenses.
Dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté, il est impératif de disposer de ce type d‘informations lors de la migration d'applications développées en microservices vers le cloud public, afin de tirer pleinement profit des promesses transformationnelles de cette numérisation.
Par Daniel Crowe, Vice-Président France & Europe du Sud chez NETSCOUT