Les possibilités offertes par les données, lorsqu’elles sont « maitrisées », sont phénoménales pour les entreprises. Le Data Literacy Index de la Wharton School et d’IHS Market a en effet révélé que les entreprises ayant formé l’ensemble de leurs collaborateurs à la Data Literacy (datalphabétisation en français) enregistrent une valeur de 3 à 5% supérieure.  Maîtriser la donnée permet non seulement d'obtenir de meilleurs résultats, mais de plus, lorsque les collaborateurs sont aguerris aux usages et dotés des outils appropriés, ils reconnaissent son utilité pour les aider à prendre des décisions plus éclairées, devenir de meilleurs analystes et gagner ainsi la confiance de leurs managers.  

Toutefois, dans la mise en place de leur stratégie data, les entreprises ont souvent échoué en ne donnant pas aux employés les moyens de travailler en toute confiance avec ces données. De nombreuses organisations se sont contentées de mettre des outils d’analyse des données entre les mains de leurs employés en s'attendant à ce que soit immédiatement une réussite. En ayant misé d’abord sur l’outil et non sur l’humain, la compréhension des collaborateurs concernant le potentiel des données en a été affecté, ils n’ont pas pris pleinement conscience de la part qu’elles peuvent jouer pour les aider dans leur travail, et cela a même impacté leur envie d’utiliser ces données au quotidien.

Le manque de compétences en matière de données : un frein à la productivité en entreprise

La croissance du volume et de la variété des sources de données pose de réelles difficultés aux employés. Ces derniers se sentent parfois frustrés voire dépassés lorsqu'il s’agit de travailler à partir de cette multitude de données.  Il en résulte un impact négatif sur leurs performances, car certains d’entre eux se trouvent débordés par les données. Ces appréhensions peuvent conduire les employés à recourir à des méthodes qui leur permettent d’accomplir la tâche sans utiliser la donnée. Il y a là encore un véritable obstacle à franchir pour les entreprises qui tentent de mettre en place une culture axée sur les données.

L’évolution des pratiques technologiques augmente les tensions en entreprise

Le rôle croissant de la technologie dans l'entreprise a transformé de manière radicale de nombreuses pratiques de travail, qu’il s’agisse de la façon de communiquer, de la relation avec les clients, de mesurer le succès ou encore de prendre des décisions. Toutefois la rapidité de ces évolutions et l'attente des utilisateurs, qui ont dû adopter rapidement ces nouvelles méthodes de travail, peuvent être écrasantes pour certains collaborateurs qui ont l'impression de ne pas "suivre". Ce malaise se traduit par des symptômes d'épuisement professionnel tels que le sentiment d'être improductif, frustré ou stressé. Ce constat est encore plus prégnant dès qu’il s’agit d'utiliser des données fréquemment.

Il faut éviter, à tout prix, que la démocratisation de l'utilisation des données dans l'entreprise se fasse au détriment du bien-être des salariés. Au contraire, l'utilisation des données et l'habilitation des employés doivent évoluer de concert. Ceux qui ont la curiosité, la confiance et les capacités nécessaires pour travailler avec des données n'apportent pas seulement une plus grande valeur à l'entreprise, mais ils se sentent également plus légitimes dans leurs décisions et sont, à leur tour, plus respectés par leurs supérieurs. Cette culture positive des données est atteignable avec un investissement humain approprié et devrait être encouragée par toutes les entreprises.

Face à cette nouvelle donne, les employeurs ne savent pas toujours comment accompagner leurs collaborateurs pour développer les compétences nécessaires à l'adoption des nouvelles technologies, ce qui accentue le stress dans les organisations. Mais le mouvement est en marche : la valeur apportée par une bonne exploitation des données a été prouvée, et il est essentiel d’en donner les moyens aux employés. Les chefs d'entreprise doivent en faire une réalité dans leur propre organisation. Il faut que les données puissent être désormais maitrisées rapidement et facilement par la quasi-totalité du personnel. Et cela doit se faire par le développement des compétences data des collaborateurs.

Par Valérie Soubiran, directrice marketing France, Qlik.