Par Jean-Pierre Boushira, vice-président Europe du Sud & Benelux chez Veritas Technologies
En quinze ans à peine, Facebook a révolutionné la manière dont les consommateurs créent et partagent les données, mais aussi la façon dont ils attendent des entreprises qu’elles les stockent et les traitent. Facebook a été créée pour encourager les utilisateurs à partager leurs données personnelles, en échange de plus d’informations sur d’autres. L’entreprise a construit une relation de confiance mutuelle avec ses utilisateurs, qui étaient plus que disposés à partager toutes leurs données avec le géant des réseaux sociaux.
En échange, Facebook a utilisé ces données pour créer un modèle économique hors du commun et grâce à une collecte massive de données, l’entreprise est vraiment en mesure de comprendre ses utilisateurs, en leur proposant des expériences personnalisées qui répondent à leurs préférences.
Mais les temps ont changé et pour les entreprises qui se sont bâties sur la collecte des données, la prudence est aujourd’hui de mise : les violations en termes de collecte des données et l’instauration de GDPR en mai dernier ont fait réfléchir les citoyens. Ces derniers sont désormais méfiants concernant les données qu’ils divulguent et la manière dont elles sont protégées, même s’ils ont l’impression de recevoir quelque chose en retour.
Dans la conjoncture économique actuelle des données, les entreprises ont maintenant deux responsabilités : d’une part, comprendre les utilisateurs ; d’autre part, protéger correctement leurs données. Il ne s’agit pas uniquement d’un acte noble : notre étude a révélé qu’une mauvaise protection des données pouvait avoir un impact commercial négatif : 60% des sondés français ont indiqué vouloir arrêter d’acheter des produits ou services d’une entreprise ayant échoué à protéger leurs données alors qu’au moins la moitié (45%) indiquent qu’ils pourraient renoncer à leur fidélité auprès d’une marque particulière, pour se tourner vers la concurrence.
86% d’entre eux affirment qu’ils pourraient inciter leurs amis et familles à boycotter l’entreprise alors que près des trois quarts (73%) iraient même jusqu’à signaler l’entreprise aux législateurs. Enfin, 72% des répondants français considèrent qu’ils pourraient poster des commentaires négatifs sur l’entreprise en ligne.
Cependant, l’étude montre que les consommateurs comptent aussi récompenser les entreprises qui protègent correctement leurs données. Près de la moitié des sondés (46%) en France indiquent qu’ils pourraient dépenser plus en faveur des entreprises qui leur inspirent confiance en matière de protection de leurs données avec près d’un tiers (30%) qui serait prêt à dépenser 25% de plus auprès des entreprises qui protègent leurs données sérieusement.