Par Mehdi OUCHALLAL et Racem FLAZI, co-fondateurs de LegalPlace
La transformation digitale est une réalité concrète pour l’ensemble des acteurs économiques. Les métiers du droit ne sont désormais plus en reste et doivent composer avec cette révolution, déjà bien engagée dans les autres secteurs, qui vient profondément bouleverser les codes actuels et introduire de nouveaux usages qui devraient prochainement se généraliser à grande échelle. Les cas d’usage sont multiples et amènent les acteurs du marché à repenser leur processus de travail traditionnel.
En 2018, le monde des legaltechs a connu une forte croissance avec le développement d’initiatives multiples qui ont permis aux professionnels et aux usagers du droit d’accéder à de nouvelles opportunités.
Tout d’abord, les professionnels (avocats, juristes d’entreprises, notaires, etc.) voient un nombre croissant d’outils mis à leur disposition permettant d’optimiser leurs méthodes de travail, accroitre leur productivité ou mieux gérer leur activité quotidienne. Les legaltechs leur proposent des briques technologiques, de plus en plus innovantes, venant s’imbriquer dans les solutions qu’ils utilisaient déjà depuis quelques années ou tout simplement les initier à la digitalisation de leurs métiers.
Les usagers du droit quant à eux, à commencer par les TPE et les PME, se voient offrir des services juridiques, parfois conçus par les avocats eux-mêmes, permettant ainsi de bénéficier des meilleures pratiques de marché, dans un mouvement de démocratisation du droit.
Les legaltechs jouent un rôle-clé dans l’évolution des métiers du droit et vont représenter une nouvelle opportunité de développement pour les professionnels qui sauront tirer parti de ces nouveaux relais de croissance ainsi que pour les particuliers qui ne verront plus leurs questions juridiques comme des sources de problèmes insolubles. Il est aussi important de bien préciser que les legaltechs ne s’inscrivent, très souvent, pas comme de nouveaux concurrents pour les professionnels du droit, mais, bien au contraire, comme de réels partenaires, venant adosser leurs outils innovant aux savoirs-faires bien éprouvés des acteurs traditionnels du droit.
Plusieurs directions juridiques utilisent déjà des outils legaltech leur permettant de rationaliser et automatiser leurs processus de travail, faisant gagner un temps précieux aux équipes juridiques ou opérationnelle tout en contrôlant mieux la compliance du groupe. Certains cabinets d’avocats innovants ont également réussi leur entrée dans l’ère du numérique en se dotant de logiciels de génération ou classement documentaire ou en modélisant des processus 100% digitaux pour certaines typologies de dossiers. Il s’agit en fait au sens large d’un écosystème très dynamique qui associe des expertises complémentaires au service des professionnels et particuliers.
Nous assistons donc à une véritable montée en puissance des technologies dans le monde du droit. Quoi qu’il en soit, pour les professionnels du droit, la question n’est plus de savoir quand passer le pas de la digitalisation, mais plutôt comment tirer profit des nombreuses innovations existantes et à venir.