Le Baromètre Privacy 2020 dresse un état des lieux de la situation actuelle concernant le consentement, pierre angulaire du RGPD. Bilan : l’écart se creuse entre les marques qui sont de « bonnes élèves » et celles qui ne font pas assez d’efforts…
La troisième édition de ce baromètre édité par Commanders Act, spécialisé dans la Customer Data Platform (CDP) en mode SaaS, mesure les performances des dispositifs de collecte de consentement strictement explicite mis en place pour le RGPD (Règlement Général pour la Protection des Données).
Le consentement est une des bases légales prévues par le RGPD sur laquelle peut se fonder un traitement de données personnelles. Le RGPD impose que ce consentement soit libre, spécifique, éclairé et univoque. Les conditions applicables au consentement sont définies aux articles 4 et 7 du RGPD.
La CNIL rappelle qu’il assure aux personnes concernées un contrôle fort sur leurs données, en leur permettant :
- de comprendre le traitement qui sera fait de leurs données ;
- de choisir sans contrainte d’accepter ou non ce traitement ;
- de changer d’avis librement.
Le Baromètre Privacy 2020 montre une évolution positive du taux de consentement.
Pour réaliser ce baromètre, Commanders Act s’est appuyé sur les données relatives au comportement de 13 millions d’utilisateurs de sites équipés de sa plateforme de gestion du consentement (CMP) TrustCommander, collectées entre le 2 et le 15 mars dernier.
Contrairement aux éditions précédentes, le Baromètre Privacy se concentre cette année sur les mécanismes d’opt-in explicite, c’est-à-dire nécessitant une expression directe du consentement (par exemple, un bouton « accepter »).
Cette nouvelle édition du Baromètre Privacy révèle tout d’abord une augmentation du taux de consentement stricte : 53 % des utilisateurs des sites analysés ont ainsi explicitement accepté que leurs données soient collectées et traitées, contre 37 % en 2019.
Ainsi, 68 % des sites privilégient aujourd’hui le format pop-in, qui montre un taux d’opt-in supérieur aux autres formats, tant sur mobile que sur desktop. De même, l’affichage d’un seul bouton « Accepter », avec un lien vers une seconde étape de configuration, apparaît comme le design le plus utilisé, fort d’un taux d’opt-in de 70 à 94 %.
Cette hausse s’explique en partie par un changement d’attitude de la part de certaines marques, qui cherchent désormais à optimiser leurs dispositifs de collecte de consentement pour améliorer leur taux d’opt-in. « Jusqu’à récemment, la plupart des entreprises se contentaient de mettre en place le minimum requis par la CNIL. Ces derniers mois, il semblerait que beaucoup aient mené une réflexion plus approfondie, notamment en termes de format et de design, pour trouver le mécanisme le plus favorable à de l’opt-in » explique Michael Froment, CEO et co-fondateur de Commanders Act.
Les marques sont notamment de plus en plus nombreuses à mettre en place des tests A/B, où elles mettent en concurrence différents formats et designs, afin de déterminer celui qui enregistre le meilleur taux de consentement.
« Toutes les best practices déployées pour améliorer les performances des autres indicateurs marketing – A/B testing, ergonomie, UX, etc. – doivent être appliquées au consentement, pour améliorer le taux d’opt-in qui est un élément fondamental des stratégies marketing actuelles et à venir » estime Michael Froment.
« On s’aperçoit que les designs les plus utilisés ne sont pas forcément les plus conformes aux exigences de la CNIL, qui demande plutôt une symétrie de choix, souligne Michael Froment. Mais les marques continuent à travailler pour trouver les formats les plus efficaces, qui permettent à la fois de respecter les critères imposés par le RGPD et d’être performants en termes de marketing. C’est un apprentissage continu, qui évolue en même temps que les comportements des utilisateurs. »
Mais le taux d’opt-in varie notamment de façon significative d’un secteur à un autre, mais aussi au sein même de certains secteurs.
Un écart de maturité qui se constate également sur mobile. Si certaines marques ont réfléchi à des designs optimisés pour les petits écrans, la plupart n’ont encore que peu travaillé sur l’ergonomie et les processus de consentement, notamment pour les applications mobiles.
Source: Commanders Act