Bien qu’ils aient conscience des enjeux de sécurité des réseaux privés 5G, il existe une décorrélation entre la perception des opérateurs et la réalité de leur offre. Pour intégrer des offres de sécurité dans leurs catalogues de services, ils devront s’associer à des partenaires spécialisés dans la cybersécurité.
Si la question de la sécurité est importante pour les réseaux 5G publics, elle se pose avec encore plus d’acuité lorsqu’il s’agit de réseaux 5G privés. Rappelons que ces réseaux sont dits privés parce qu’ils sont déployés pour les besoins d’une entité publique ou privée. Des pans entiers de l’économie pourront tirer profit de cas d’usage basés sur les réseaux privés 5G, comme l’industrie 4.0, le Smart building, les véhicules autonomes.
Cependant, la question de l’utilisation sécurisée de ces technologies et la protection de la vie privée des utilisateurs reste posée. À la lecture de la dernière étude (Securing private networks in the 5G era) menée par Trend Micro et GSMA, l’association internationale des opérateurs de téléphonie mobile, il apparaît que « les opérateurs ne disposent pas des connaissances et outils nécessaires leur permettant de détecter et corriger les vulnérabilités de sécurité ».
La faute à la pénurie de talents
Pourtant, selon l’étude, une majorité d’opérateurs (68 %) commercialise des réseaux sans fil privés et les 32 % restant prévoient de le faire d’ici 2025. Près de la moitié d’entre eux (45 %) considèrent qu’il est extrêmement important d’investir dans la sécurité pour atteindre les objectifs de revenus fixés par l’entreprise. « C’est pourquoi 77 % envisagent d’intégrer la sécurité dans le cadre de leurs offres de réseaux privés ».En somme, même si près de la moitié reconnait l’importance de sécuriser les réseaux 5G privés, ils sont 77 % à « envisager » d’intégrer des offres de sécurité dans leurs catalogues de services.
Lorsqu’ils sont invités à analyser les raisons de ce retard à l’allumage sécuritaire, les répondants citent deux causes principales : le manque de connaissance des outils et la pénurie de talents. Près de la moitié, 48 % considèrent que le fait de ne pas disposer de suffisamment de connaissances ou d’outils pour découvrir et résoudre les failles de sécurité constitue un défi majeur. Le problème est aggravé par la pénurie d’experts en sécurité pour 39 % des opérateurs interrogés.
Pour remédier au problème, le rapport souligne la nécessité pour les entreprises « de développer des partenariats industriels afin de compléter l’offre des opérateurs mobiles en matière de sécurité ».