Le fait est assez rare pour être souligné, Equinix commanditaire de cette enquête prospective sur les besoins de profils spécialisés dans l’IT, annonce avec prudence que les résultats de la communication sur son étude peuvent ne pas correspondre aux attentes des organisations. Suit un long énoncé prospectif citant pêle-mêle le contexte inflationniste, l’augmentation des coûts en énergie, l’incapacité à prévoir les revenus des gros clients, etc. Dont, acte.
De manière récurrente dans le domaine de l’IT, le recrutement de talents et leur fidélité reste un sujet de préoccupation pour les entreprises. « Les problématiques d’acquisition et de rétention des talents continuent de peser sur les entreprises. Les technologies évoluent à un rythme tel qu’il est difficile pour les collaborateurs d’acquérir les compétences nécessaires à leur adoption. Si aujourd’hui, la pénurie de compétences freine les entreprises dans l’adoption de nouvelles technologies, nous sommes convaincus que les organisations devraient prioriser l’apprentissage. » affirme Régis Castagné, Directeur Général d’Equinix France.
L’étude révèle que 67 % des recruteurs placent la pénurie de talents sur le podium des trois principales menaces qui pèsent sur l’activité de leur entreprise. Plus de la moitié d’entre eux, soit 57 % des personnes interrogées ont recruté au cours des deux dernières années et près des deux tiers (66 %) prévoient de le faire au cours des 12 prochains mois, dans le secteur de l’IT et de la sécurité. Les profils les plus recherchés sont les techniciens informatiques (53 %), les experts du cloud computing (40 %) et les professionnels de l’IA et du machine learning (37 %).
Les doutes des DSI sur les capacités de leurs infrastructures à s’adapter à l’IA
L’IA est un sujet de réflexion à part entière pour nombre de responsables informatique pour accompagner sa mise en place dans leur organisation. Ainsi, 42 % des responsables informatiques douteraient des capacités de leur infrastructure à s'adapter à l’IA. Plus précisément, 41 % des répondants sont dubitatifs sur la capacité de leur équipe à mettre en œuvre cette technologie. Les DSI de la région EMEA (Europe et Moyen-Orient) sont les moins confiants dans l'adoption de l'IA, avec 49 % exprimant au moins un certain doute à l'égard de leur infrastructure. Ils sont 47 % pour ce qui concerne la capacité de leur équipe.La cybersécurité reste toujours une priorité
Ce sujet majeur est mentionné par 82 % des décideurs informatiques qui le placent sur le haut de la pile. En détail, les DSI interrogés prévoient de recruter ou créer des postes de développeur de logiciels de sécurité (30 %), des analystes de ce domaine (29 %) et des ingénieurs de la sécurité (26 %).La conformité sur le développement durable, oxymore de termes qui suppose que la croissance peut s’effectuer en respectant la sobriété environnementale, pousserait les organisations à augmenter les effectifs dans ce domaine pour les mois à venir. C’est le cas de 34 % des entreprises.
Bien noter toutefois que les incertitudes économiques pèsent sur le recrutement pour les entreprises les plus fragiles. Ainsi, l’étude d’Equinix révèle que 9 % des DSI prévoient une réduction de leurs effectifs au cours des 12 prochains mois.