Les chefs d’entreprise semblent optimistes quant à la croissance future de leur entreprise, ce qui les incite à investir avec plus de confiance que l’année précédente. Il est vrai que l’incertitude persiste dans un environnement géopolitique instable et des risques monétaires qui n’ont pas été définitivement écartés. Toutefois, certains signes incitent à l’optimisme, comme les efforts des banques centrales pour stabiliser les taux d’intérêt et l’inflation. Ceci, même si les incertitudes demeurent, notamment en ce qui concerne les tensions géopolitiques, les risques liés au changement climatique, les évolutions des politiques monétaires et fiscales à l’échelle mondiale.
D’après l’étude « Embracing a brighter future: Investment priorities for 2024 », publiée par Capgemini Research Institute, « Les chefs d’entreprise sont de plus en plus optimistes quant aux performances de leur organisation et encouragent les investissements dans des domaines clés ». Le rapport se fonde sur une enquête menée auprès de chefs d’entreprise de 2 000 organisations dans 15 pays, dont la France, et dans de multiples secteurs, notamment l’automobile, les produits de consommation, la banque et les marchés de capitaux, l’assurance, la vente au détail, les sciences de la vie, les télécommunications, les médias et la haute technologie, l’industrie manufacturière, ainsi que l’énergie et les services publics.
56 % se disent confiants dans la croissance future de leur organisation
Malgré les incertitudes relatives aux risques commerciaux, macroéconomiques et géopolitiques, ils sont 56 % à se dire confiants dans la croissance future de leur organisation, contre 42 % l’année précédente. Selon le rapport, les principaux domaines d’investissement pour les entreprises en 2024 seront l’expérience client, les technologies émergentes, notamment l’IA et sa pile technologique, les talents et les compétences, la durabilité et les chaînes d’approvisionnement.Plus précisément, les organisations prévoient d’augmenter leurs investissements dans des domaines tels que l’IA et l’IA générative, le cloud, la cybersécurité, la 5G et les jumeaux numériques. En outre, les investissements dans le développement durable devraient augmenter et la chaîne d’approvisionnement figure parmi les trois domaines les plus vulnérables pour les entreprises cette année.
Ainsi, 83 % des chefs d’entreprise prévoient d’augmenter leurs investissements dans la technologie et les outils numériques. Ces investissements visent à transformer les organisations en entreprises numériques et à stimuler l’innovation. Au-delà de l’IA, les rédacteurs de l’étude s’attendent à ce que les investissements en R&D et en innovation produit et service augmentent dans plus de deux tiers (67 %) des organisations en 2024.
L’absence de pratiques durables est une menace existentielle
« Du fait que les organisations considèrent l’ingénierie et la R&D comme une capacité stratégique, elles n’investissent pas seulement dans l’amélioration des produits ou des services, mais aussi dans la réinvention et la perturbation de certaines parties de leurs activités, affirment les experts de Capgemini Research Institute. Notre étude précédente souligne que 83 % des organisations reconnaissent que le passage de modèles commerciaux basés sur les produits à des modèles basés sur les services (par exemple, les modèles “as-a-service”) est la principale tendance qui a un impact sur leurs industries aujourd’hui ».Dans le domaine commercial et relationnel, près de trois quarts des organisations (73 %) prévoient d’augmenter leurs investissements dans l’expérience client. Ces investissements visent à non seulement à améliorer les relations avec les clients, mais aussi à proposer des offres numériques intuitives, transparentes et personnalisées. Par ailleurs, 61 % des entreprises considèrent l’absence de pratiques durables comme une menace existentielle, et 52 % d’entre elles prévoient d’augmenter leurs investissements dans le domaine du développement durable, ce qui représente une augmentation significative par rapport à l’année dernière. Cet investissement est motivé par la reconnaissance du changement climatique comme l’une des principales menaces de perturbations opérationnelles futures, et par le consensus selon lequel la réglementation devrait être de plus en plus incitative, pour pousser l’adoption de technologies propres.
Enfin, la résilience de la chaîne d’approvisionnement, malmenée par les la crise pandémique et perturbée par les pénuries de composants est remontée dans l’échelle des préoccupations : 41 % des chefs d’entreprise se disent préoccupés par la vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement et 49 % investissent dans d’autres économies émergentes pour réduire leur dépendance à l’égard de la Chine, tandis que 45 % expriment leur intention de délocaliser une part importante de leur approvisionnement ou de leur production à l’avenir. Ces investissements visent à réduire les risques des chaînes d’approvisionnement face aux tensions géopolitiques, aux perturbations climatiques et aux nouvelles réglementations.