Les effets d’échelle et les bénéfices de la mutualisation ont propulsé le cloud au rang de solution universelle. Le cloud hybride l’a enrichi de la possibilité de bénéficier de ce qu’il y a de meilleur en fonction de ses besoins et de ses contraintes. Toutefois, pour gérer sa complexité, un accompagnement peut s’avérer nécessaire.
L’hybridation est à la fois un nouveau mode et à la mode. Que ce soit les modes de travail, les technologies cloud ou l’externalisation vs en interne, les entreprises sont confrontées à des choix qui procèdent tantôt de l’Opex, tantôt du Capex. Bon gré, mal gré elles revoient leurs modèles opérationnels, bousculées par un ensemble de contingences, dont certaines tendancielles (compétitivité, innovation, satisfaction client et salarié…), et d’autres conjoncturelles comme la pandémie.
Toutes les fonctions de l’entreprise sont touchées par ce mouvement, des ressources humaines aux fonctions financières, en passant par la production informatique, la relation client et la logistique. Mais si une stratégie d’hybridation est souvent présentée comme une panacée propre à apporter le meilleur des différents mondes, son adoption ne va pas de soi. Elle suppose d’introduire des changements organisationnels profonds, sources de complexité et de perturbations qui nécessitent un accompagnement.
Une nouvelle complexité à gérer
« Une stratégie d’infrastructures numériques doit adapter les périmètres selon les contraintes, besoins et avantages offerts par ces derniers », estiment les rédacteurs d’une étude menée par Markess Exaegis pour T-Systems. Les enquêteurs ont interrogé 103 décideurs durant le premier semestre 2021. En somme, en matière d’hybridation, il s’agit essentiellement de concilier différents environnements, en adaptant celle-ci en fonction de ces critères, ce qui génère une complexité qu’il faut maîtriser, y compris avec l’aide de spécialistes. D’ailleurs, 78 % des répondants la trouvent plutôt complexe à très complexe : 53 % la déclarent complexe, 25 % la classe comme très complexe, alors que 21 % la considèrent peu ou pas complexe.
En réponse à la question sur leurs motivations en adoptant des architectures hybrides, les décideurs mettent la compétitivité en première place avec 70 % des réponses. L’amélioration de l’efficacité vient en second avec 66 % de réponses, suivie par la réduction des coûts informatiques (62 %). À noter que 53 % des répondants veulent simplifier leurs infrastructures, ce qui semble en contradiction avec le fait que l’hybridation est plus complexe à gérer. Il s’agit sans doute de rationalisation plus que de simplification. Dommage que les répondants n’ont pas été questionnés sur les infrastructures qu’ils entendent simplifier, applicatives ou réseaux. Sans doute un peu de chaque.
Les nouveaux risques inquiètent
Cependant le chemin du cloud hybride est parsemé d’obstacles qui peuvent freiner son adoption. Les nouveaux risques liés à la sécurité et à la conformité (52 %), ainsi que les difficultés de supervision des environnements (40 %) et de leurs performances (40 %) forment les principaux obstacles cités par les répondants. La visibilité et la prédictibilité des coûts sont citées par 35 % des répondants, ainsi que la difficulté de gestion de la multitude de contrats de service. Ces difficultés sont aggravées par la pénurie de profils, ce qui rend l’externalisation de certaines compétences incontournable.
D’ailleurs, les entreprises expriment le besoin d’accompagnement avant et durant la migration. Les besoins exprimés par les répondants concernent en priorité la gestion de la complexité (44 %), le bénéfice d’une administration centralisée (40 %), et la protection des données sensibles à (40 %).