La pandémie a été l’ultime test de résistance pour les services informatiques du secteur public. Pour adapter l’outil informatique, les responsables informatiques du service public veulent accélérer vers des modèles dynamiques, agiles et adaptables aux périodes de crise.
La crise sanitaire a souligné de manière saisissante l’importance de la capacité et des moyens du secteur public pour gérer les situations d’urgence. Le Covid-19 a amplifié et accéléré le besoin de stratégies d’investissement prenant en compte l’irruption inopinée de situations d’urgence. Après des décennies d’une stratégie de réduction des dépenses, qui ont réduit les capacités du service public à la portion congrue, les États doivent prévoir des politiques axées sur la prévention des crises de grande ampleur.
Fondamentalement, une intervention gouvernementale d’urgence, comme on en connaît actuellement, n’est efficace que si l'État dispose des capacités d’action correspondantes. Car pour gérer une pandémie de cette ampleur, les gouvernements ont besoin de capacités dynamiques et de moyens mobilisables à l’échelle. Il s’agit notamment de la capacité d’adaptation et d’apprentissage à la volée, en somme la capacité à aligner les services publics sur les besoins du moment, de la capacité à gérer des systèmes de production résilients et aussi de la capacité à gérer la mise à l’échelle des plateformes numériques.
Une majorité pour l’accélération de la transformation
Les écosystèmes publics et privés ont été pris de court, car personne n’était préparé à une crise soudaine et de grande ampleur. Dans ces économies, la pandémie a mis en évidence les dommages que les réformes managériales dans le secteur public, telles que la financiarisation et l’externalisation des services publics ont causé à la résilience de ces systèmes. C’est ce que confirment les réponses des responsables informatiques du service public, dans une étude européenne, menée en juin/juillet 2020, par Pure Storage. Elle révèle que les équipes informatiques admettent ne pas avoir été préparées à la pandémie du Covid-19 et déclarent vouloir remplacer les infrastructures existantes, accélérer la transformation et garantir de meilleurs niveaux de résilience.
Les résultats soulignent le fait que seulement 7 % des responsables informatiques du secteur public français se sentaient tout à fait préparés à une crise comme celle-ci, alors que la demande en services et en ressources augmentait. Elle fait également ressortir l’impact personnel de la situation, car 74 % des répondants ont affirmé avoir ressenti un stress accru en raison de l’intensification de la demande de transformation rapide des modèles d’exploitation. En conséquence, 79 % des responsables informatiques du secteur public français accélèrent la transformation numérique de leurs services et souhaitent remplacer les systèmes existants qui les empêchent de surmonter les difficultés et les problèmes qu’ils rencontrent actuellement.
Des difficultés persistantes
Ils sont déterminés à se servir de cette expérience pour redéfinir la manière dont leurs organisations réagiront aux événements à venir et de mieux se préparer pour maintenir les objectifs en période de trouble et d’incertitude. Cependant, les difficultés persistent quant à la façon d’atteindre ces objectifs. Des obstacles majeurs à la digitalisation des services ont été identifiés par les répondants : la culture, l’infrastructure vieillissante et la sécurité. Une proportion significative (39 %) estime que le manque d’investissement dans l’infrastructure de données constitue le principal obstacle à la digitalisation des services aux citoyens et à l’automatisation des processus.
Presque deux tiers (62 %) déclarent que l’infrastructure existante freine la transformation numérique, compliquant l’accès aux données critiques lorsque c’est nécessaire (92 %), et entraînant une augmentation des coûts d’exploitation (88 %) ainsi qu’une réduction de l’agilité opérationnelle (85 %). Plus de la moitié des répondants (58 %) pense que les investissements dans la sécurité des infrastructures sont insuffisants compte tenu des menaces pour la sécurité.
Agilité et créativité vont de pair
Les conclusions de l’enquête confirment le fait que la transformation numérique est désormais un impératif immédiat. De plus, les responsables informatiques sont convaincus que ces difficultés peuvent être surmontées grâce à l’agilité d’esprit et la priorité donnée aux investissements technologiques qui profitent à tous les services. La majorité (62 %) s’accorde plus que jamais sur le fait qu’il est nécessaire de redoubler de créativité dans la façon d’utiliser la technologie afin de produire davantage avec un minimum de ressources. Dans le même temps, presque deux tiers (61 %) déclarent que les méthodologies agiles et le design thinking sont plus importants qu’avant la pandémie.
Les priorités en matière d’activités de transformation numérique au cours des 12 prochains mois comprennent notamment la gestion des menaces de sécurité (93 %), une agilité accrue (92 %), la mise à disposition de compétences et de technologies numériques aux employés (90 %), l’efficacité et la rapidité des prestations (90 %), le renforcement de l’adoption des services gouvernementaux en ligne (90 %) et l’amélioration des résultats pour les citoyens (89 %).
À propose de l’étude :
L’étude Pure Storage a été menée en juin/juillet 2020 auprès de responsables informatiques du secteur public, sur la base d’entretiens réalisés auprès de 511 responsables informatiques travaillant dans des administrations centrales européennes, dont 100 en France. Son périmètre comprend le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Espagne, l’Italie, les Pays-Bas et la Suisse. Cette étude a été menée par Insight Avenue, un cabinet de conseils en recherche indépendant implanté au Royaume-Uni.