Selon une étude d’Infosys Knowledge Institute (IKI), l’adoption du numérique à elle seule n’est plus suffisante pour atteindre les objectifs commerciaux et générer des bénéfices.
Cette étude indique que les entreprises doivent désormais utiliser le numérique pour se différencier au-delà des mesures digitales traditionnelles. En cela, elle réaffirme l’importance de la transformation axée sur les personnes et de l’ESG (Environmental, Social, and Governance) dans le développement de l’entreprise.
Ce rapport « Infosys Digital Radar 2022 » a évalué les efforts de transformation numérique des entreprises sur un Indice de Maturité Numérique et a constaté que les entreprises ont progressivement adopté la technologie d’une année sur l’autre.
Le rapport, qui a interrogé près de 2 700 responsables de la transformation numérique aux États-Unis, en Europe, en Asie et en Australie, a classé les entreprises les plus avancées sur le plan numérique comme « visionnaires », « explorateurs » et « observateurs ».
Le « plafond numérique »
De 2018 à 2020, une partie significative d’entre elles est restée loin derrière, observant les parcours technologiques des autres avant d’entamer les leurs. Les résultats de cette année montrent toutefois que les sondés ont quitté la catégorie des « observateurs » et sont désormais tous des « visionnaires » ou des « Explorateurs ».
Infosys a constaté que chaque secteur a atteint un âge de maturité numérique comme jamais vu auparavant. Le pourcentage d’entreprises ayant obtenu un succès modéré en matière de transformation, le groupe des « explorateurs », a peu augmenté.
Cependant, le groupe des « Visionnaires » est passé de 22 % en 2020 à 30 % en 2021, soit la plus forte augmentation d’une année sur l’autre pour cette cohorte dans l’histoire de l’enquête, ce qui indique que les entreprises ont franchi le « plafond numérique » et que le fait d’être un adopteur de premier plan n’est plus un facteur de différenciation opérationnel ou financier.
Les organisations adoptent de plus en plus rapidement des technologies émergentes. Et, parallèlement, un grand nombre d’entre elles ont déclaré avoir opté pour des approches basées sur :
- L’intelligence artificielle (73 %)
- La blockchain (71 %)
- Le cloud (68 %)
Concrètement, les technologies autrefois émergentes (comme l’Intelligence Artificielle par exemple) sont désormais beaucoup plus reconnues, avec des implémentations plus rapides.
Par ailleurs, plus de 90 % des entreprises ont indiqué avoir au moins commencé à adopter les 19 initiatives digitales étudiées. L’adoption des technologies dans le secteur de la santé, par exemple, est passée de 60 % à 98 % depuis 2019. Le taux d’adoption du secteur industriel est passé de 81 % à 97 %, et celui du secteur des services financiers est passé de 59 % à 94 % au cours de la même période.
L’efficacité ESG et l’efficacité technologique sont liées
Mais les données de l’étude suggèrent que la simple adoption n’est pas suffisante. Aujourd’hui, l’efficacité de l’usage technologique est un élément clé et il représente un atout crucial pour les entreprises.
Cette enquête constate que les entreprises sont plus efficaces lorsqu’elles utilisent les outils numériques pour avoir un impact positif sur leurs parties prenantes, notamment par le biais de la responsabilité sociale et environnementale et d’initiatives telles que les opportunités de carrière pour les femmes et les minorités, la confidentialité des données et l’éthique de l’IA.
Lorsque les entreprises ont un niveau élevé d’adoption de la technologie et un fort engagement ESG, quatre fois sur cinq (81 %), elles utilisent également le numérique de manière plus efficace.
L’efficacité ESG et l’efficacité technologique sont étroitement liées car l’ESG informe sur la culture de l’entreprise, façonne les mentalités et fixe un objectif clair qui guide la prise de décision - en amont et en aval.
L’amélioration de l’ESG entraîne une plus grande efficacité que la simple adoption d’une technologie supplémentaire. Bien que l’adoption soit nécessaire, l’accent mis sur l’ESG a encore doublé l’efficacité de la technologie, ce qui indique que l’engagement ESG génère désormais de la valeur en soi.