Face aux contraintes de coûts, sécurité, souveraineté et conformité aux règlementations, les organisations rapatrient en interne une partie de leurs application et données. Une tendance qui repose sur un usage équilibré des ressources sur site et à distance.

Vendu pendant des années comme une solution capable de tailler dans les coûts IT en s’adaptant à la demande, le cloud a montré ses limites. Mais choisir le bon équilibre entre le cloud, l’hébergement sur site (on premisse) et un mode hybride n’est pas une affaire simple. Atlan, acteur de la gestion de données, a dressé un tableau exhaustif des pour et contre en termes de contrôle, coûts, évolutivité, sécurité, souveraineté des données, performance, maintenance et innovation. En bref, avant de rapatrier en interne ses données et applications dans le nuage, il faut réévaluer les besoins pour identifier les applications et les données éligibles à l’hébergement « on premisse ».

Les coûts sont la principale pierre d’achoppement. Ainsi, l’éditeur de gestion de projets Basecamp explique qu’il dépense chaque mois environ 180 000 dollars et que les services des hyperscalers tels Amazon et Google étaient plus coûteux qu’attendu. Les coûts du cloud étaient de 3,2 millions de dollars en 2022 et Basecamp prévoyait de rapatrier en interne une part importante de ses actifs numériques.

En 2024, selon HCLTech, quelque 85 % des entreprises françaises utilisent des services cloud dont 14 % le cloud hybride mais depuis quelques années des rapports et études font état de résultats mitigés. Un rapport d’Accenture de 2022 montrait seules 42 % des organisations sont pleinement satisfaites cependant que moins d’un tiers (32 %) seulement considèrent que l’usage du cloud leur convient. Selon Citrix, 42 % des entreprises américaines envisagent de transférer ou ont déjà transféré au moins la moitié de leurs charges de travail basées sur l’informatique en cloud vers un hébergement sur site. A noter, 43 % des DSI ont constaté que le transfert d’applications et de données vers le cloud était plus coûteux que prévu.

Souveraineté, conformité aux réglementations, contrôle sur les données sensibles : les arguments qui plaident pour le « on premisse » et le mode hybride

Nicolas Perrodo, VP Europe de l’Ouest chez Thetris pointe le problème de la confidentialité des données sensibles chez les hyperscalers: « Les autorités françaises sont particulièrement méfiantes quant à la possibilité que les données soient accessibles par les agences gouvernementales américaines en vertu du Cloud Act ». L’Etat français a interdit, en 2021, pour l’administration française, l’utilisation de la suite bureautique Microsoft 365 hébergée sur le cloud Azure. Un signe de la prise de conscience des risques d’atteinte à la souveraineté numérique du pays.

Les enjeux de sécurité sur le cloud concernent principalement les données critiques et sensibles car les datacenters ouvrent sensiblement le périmètre des infrastructures IT à protéger. Une étude de Thalès sur la sécurité du cloud constate qu’un tiers des entreprises ont subi une violation de données dans leur environnement l'année dernière. Et 75 % des DSI ont affirmé qu’ils disposaient plus de 40 % de données sensibles dans le cloud.

Le rapatriement des applications et surtout des données, montre une meilleure évaluation par les entreprises et institutions des atouts et inconvénients de chaque solution, cloud, on premisse et mode hybride.