La pandémie a mis en lumière les lacunes des systèmes informatiques d’avant crise. Plus d’un an après, un peu plus de quatre décideurs interrogés sur cinq pensent que leur organisation doit améliorer son infrastructure et ses applications informatiques pour résister aux chocs futurs.
Lorsque le changement « pépère » d’avant crise s’est transformé en course pour la survie, ou du moins une course pour le maintien de l’activité, les entreprises ont expérimenté une phase inédite d’adaptation. Elles se sont découvert une agilité insoupçonnée pour adapter leurs outils de travail numériques aux exigences de la distanciation physique. Les équipes ont mis en œuvre des trésors d’ingéniosité pour continuer à collaborer à distance. Cette phase d’urgence vitale a permis aux entreprises de se découvrir de nouveaux circuits de décision et de communication, et des processus renouvelés.
Cependant, cette capacité de réaction a été contrebalancée par les lacunes des systèmes informatiques. Les services informatiques ont pu mesurer à cette occasion le chemin qui leur restait à parcourir pour mettre le SI en adéquation avec les nouvelles exigences en période de crise. D’après une étude d’Appian, IT’s changing mandate in an age of disruption, la prise en charge des travailleurs à distance, l’intégration des informations et des flux de travail dans l’ensemble de l’entreprise et le changement rapide des systèmes et des processus sont les 3 principaux domaines à améliorer, selon les répondants. Dans l’ensemble, le doute sur les capacités du SI à supporter les changements sont généralisés : 83 % des responsables informatiques et des chefs d’entreprise affirment que l’adaptation au changement nécessite de meilleures applications et infrastructures.
Le contrôle de l’lT sur l’infrastructure numérique s’amenuise
Le rapport dresse un bilan peu reluisant du paysage informatique dans les entreprises. « Les résultats de l’enquête mettent en évidence les lacunes des systèmes informatiques existants, peut-on lire dans celui-ci. Les retards en matière d’informatique sont importants et le contrôle de l’informatique sur l’infrastructure numérique s’amenuise. À mesure que la demande des entreprises pour de nouvelles applications logicielles augmente, le travail se déplace vers le développement non informatique, et la plupart des chefs d’entreprise s’attendent à ce que cette tendance s’accentue ».
Les données de l’enquête mettent également en évidence les desseins d’avenir des décideurs, qui ont, semble-t-il, pris la mesure des lacunes à combler. « Le besoin d’agilité des entreprises, stimulé par la pandémie, amène l’informatique à se forger un nouveau rôle fondé sur la résilience organisationnelle », explique le rapport. Lorsqu’il leur a été demandé quels étaient les domaines les plus importants à améliorer, les trois préoccupations exprimées en premier ont été la prise en charge des travailleurs à distance (72 %), l’intégration des informations et des flux de travail dans l’ensemble de l’entreprise (69 %) et le changement rapide des systèmes et des processus (69 %).
Des retards d’adoption des technologies de résilience
Bien que les technologies de l’information et des communications soient perçues comme vitales pour organiser la résilience, les réponses indiquent un retard dans certains domaines. Par exemple, malgré l’importance reconnue des technologies d’automatisation en cas de crise, 71 % des personnes interrogées déclarent que relativement peu de leurs applications disposent de capacités d’IA ou d’apprentissage automatique, et 57 % indiquent que les projets RPA échouent souvent.
Dans l’ensemble, les technologies considérées comme les plus importantes pour le succès des organisations au cours des 12 prochains mois sont le cloud, l’IA et l’apprentissage automatique, la science des données et l’analytique, et l’automatisation.
À propos de l’étude
Conduite entre mai et juin 2021 auprès de 1 002 décideurs informatiques et cadres représentent six secteurs (services financiers, assurance, santé, secteur public, pétrole et gaz, et public, le pétrole et le gaz, l’énergie et les services publics), l’étude a été menée dans neuf pays (États-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Royaume-Uni et Australie).