L’approche traditionnelle du travail, bien qu’elle soit fondamentale pour poser les bases, doit évoluer pour être dans l'air du temps. C’est ce qui ressort du rapport annuel sur l’état des lieux du travail hybride en France publié par Owl Labs, spécialiste des technologies collaboratives hybrides.
De cette étude (établie sur les réponses de 2 000 salariés) des évolutions relatives au travail - qu’il soit sur site, hybride et à distance – il en ressort qu’une forte majorité (72 % des personnes) pensent que le télétravail devrait être un droit garanti par la loi.
Un peu moins de la moitié (47 %) d’entre eux ont adopté le mode de travail hybride. Toutefois, et même si le travail hybride et le télétravail ont fait leurs preuves, une part importante des employeurs persistent à vouloir maintenir les salariés au sein des locaux des entreprises.
Baisse de salaire
Plus précisément, 52 % des travailleurs sont actuellement à temps plein au bureau, alors que seulement 21 % aimeraient l’être. Pour la majorité des salariés (61 %), leur entreprise leur demande de se rendre au bureau à cause d’une vision traditionnelle du travail.D’où leur envie de plus de liberté à l’avenir : 41 % avouent qu’ils n'accepteraient pas une offre d'emploi si elle n'était pas assortie d'horaires de travail flexibles. Et, un travailleur sur cinq accepterait même une baisse de salaire de 15 % pour un espace de travail entièrement à distance et 20 % accepteraient une réduction de salaire de 15 % ou plus pour travailler à distance à temps plein.
Autre conséquence, le développement du « coffee badging », une pratique qui consiste pour un salarié à se rendre au bureau pendant quelques heures pour faire acte de présence. En effet, près de 1 employé sur 3 le pratique et 7 % déclarent ne l’avoir jamais pratiqué, mais aimeraient le faire.
Un comportement qui se développe et qui en même temps témoigne une baisse de l’engagement des collaborateurs, mais également une fragilisation du lien de confiance entre les managers et les collaborateurs.
Évolution de carrière
« Si cette tendance se développe, c'est parce qu’elle résulte d’un manque d’écoute et d’adaptation des entreprises, mais aussi à cause du biais de proximité. Ce dernier s'exprime à travers la prédisposition d’accorder un traitement préférentiel, de manière inconsciente parfois, aux collaborateurs qui travaillent en présentiel », lit-on dans ce rapport.Par ailleurs, 41 % des travailleurs craignent que les managers considèrent les employés qui travaillent du bureau comme plus productifs et plus dignes de confiance que leurs homologues qui travaillent à distance et 37 % craignent que le fait de travailler à distance signifie qu’ils auront moins leur mot à dire au travail ou encore moins d’opportunités d’évolution de carrière.
Parallèlement à ces craintes, Owl Labs observe une progression de la vigilance de la part des dirigeants par rapport à ces nouveaux modes de travail. 41 % des cadres déclarent que leur entreprise a instauré ou accru le recours aux logiciels de surveillance des activités des employés, et 47 % des travailleurs s'inquiètent de la surveillance de leur travail.