S'il veut maintenir sa place, le DSI doit se transformer et cesser de s'enfermer dans sa seule démarche sécuritaire. Il doit évoluer et prendre de nouvelles responsabilités business. Et si la principale disruption technologique était le DSI lui même ?
Regardons autour de nous, les rôles des 'C-level' évoluent, avec certainement en tête de la transformation les directeurs marketing, propulsés sur des voies que leur impose la transformation digitale de leur métier et de l'entreprise. Ce mouvement semble encore loin d'affecter le DSI, qui pourtant devrait être au coeur de la transformation...
Le rôle du DSI en question
Après nous être interrogés sur l'avenir de la fonction DSI (lire « La transformation digitale pourrait tuer le DSI »), posons nous la question 'comment le rôle du DSI doit-il évoluer ?'. A laquelle la réponse apportée aujourd'hui – un DSI sur deux pense q'il sera toujours à son poste dans 5 ans et avec le même objectif de sécurité - ne va certainement pas dans le bon sens.
Le rôle du DSI doit se renforcer sur le soutien, mais surtout il doit devenir le leader du numérique dans l'entreprise. Et pour cela il ne doit pas craindre la disruption. Quitte, s'il ne la trouve pas dans l'entreprise, à aller la chercher à l'extérieur et à expérimenter de nouveaux modèles considérés comme perturbateurs.
Aujourd'hui, une majorité de C-level (54%) considèrent la DSI comme un inhibiteur des missions des métiers. Et un DSI sur trois (33%) pense de même ! Cela participe à ce que nous évoquions dans notre article précédant. Les DSI qui n'aident pas les métiers à comprendre la valeur des IT sont à coup sûr condamnés dans leur rôle.
Embrasser l'uberisation et lâcher du lest
L'une des plus grosses menaces qui pèsent aujourd'hui sur le DSI, c'est de se cantonner dans sa seule mission sécuritaire et de porter le costard si rassurant qui l'accompagne. Certes, elle est importante, mais jouer la carte de la disruption impose de conjuguer avec la sécurité. Et comme beaucoup d'observateurs le pensent désormais, à ne pas hésiter à baisser la garde, pourvu que la disruption soit porteuse de valeur.
En réalité, la vraie question n'est plus de s'inquiéter de l'uberisation de la concurrence, mais de se demander comment intégrer l'uberisation dans la stratégie de l'entreprise ?
Embrasser la culture de l'échec
Certes, l'échec figure également parmi les hypothèses à envisager. Mais personne ne pourra reprocher à un DSI de chercher à apprendre, à progresser, et à accélérer. Les entreprises françaises en particulier doivent créer la rupture en s'ouvrant à l'échec.
En rapprochant la fonction SI & IT de la direction générale – aux Etats-Unis une tendance émerge, celle de cumuler les fonctions de CFO (DAF) et CIO (DSI) – cette rupture se fait plus accessible et s'impose comme une nécessité pour suivre le rythme du changement technologique.
Pour vivre pleinement sa fonction et s'assurer qu'il sera toujours présent - dans sa fonction, à défaut peut-être de son entreprise - dans 5 ans, le DSI doit ouvrir sa carapace sécuritaire et prendre des risques en jouant la carte de la disruption. C'est à ces conditions qu'il sera considéré comme le chef de file de la transformation digitale.
Source : enquête « 2015 State of the CIO » de IDG Enterprise
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