L'Association Française des Éditeurs de Logiciels et Solutions Internet a formulé 5 propositions afin de favoriser l'accès de l'industrie numérique au marché des données publiques, l'Open Data.
Le marché des données publiques, l'Open Data, affiche un potentiel d'exploitation en Europe de l'ordre de 32 à 40 milliards d'euros, selon le rapport de Graham Vickery pour l’Union Européenne. Mais selon l'AFDEL, l'Association Française des Éditeurs de Logiciels et Solutions Internet, le développement de l'Open Data en France serait en deçà des espérances portées par le marché. Ambitions qui seront certainement à revoir à la baisse pour répondre au projet de réduction des dépenses de l'Etat...
Un potentiel, mais des difficultés
L'AFDEL a réalisé sur le sujet en mars dernier une étude auprès de ses membres. 53 % d'entre eux considèrent que l’Open Data est un levier de croissance important pour leur entreprise dans les 3 prochaines années, et 85 % à long terme.
Mais dans le même temps, 75 % d'entre eux estiment que les difficultés rencontrées pour trouver les données représentent un obstacle. Par ailleurs, 73 % estiment qu'il en va de même des délais de mise à jour des données, et 58 % du manque d’homogénéité des formats de données.
Les 5 propositions de l'ADEL
La commission Open Data de l’AFDEL, créée en 2012 et présidée par Rémi Lacour, PDG d’Invoke, a travaillé en collaboration avec la mission Etalab pour "encourager les éditeurs à valoriser les données à travers des services et des usages innovants et à anticiper les futurs accès". Elle a formulé cinq propositions pour donner une ampleur nouvelle à la politique d’ouverture des données en France :
1. Créer un organe de gouvernance de niveau national, en charge de coordonner les initiatives Open Data des collectivités territoriales.
Cet organe aurait notamment pour mission de définir et de maintenir un référentiel commun des types de données mises à disposition, des formats de données et des API proposées.
2. Créer un organe similaire au niveau européen, en charge de coordonner les initiatives Open Data nationales.
3. Choisir un format d’échange de données pivot pour la majorité des données de l’Open Data, basé sur la technologie XML.
Il s’agit de s’appuyer sur un format libre de tous droits, permettant de structurer les données par sous-famille déjà dotées de dictionnaires de données. Le maintien des référentiels de données devra être réalisé par les organes de gouvernance faisant l’objet des propositions 1 et 2.
4. Normaliser au maximum les API.
La multiplication d’API spécifiques par chaque fournisseur de données contraint les exploitants à se conformer à une multitude de protocoles différents et alourdit la maintenance des applications.
5. Supprimer la notion de redevance pour les données publiques, dès lors que cette redevance n’a pas d’impact sur l’équilibre économique de l’organisme public producteur de ces données.
Les modèles de redevance de Météo France et de l’IGN seraient ainsi préservés mais les administrations telles que la DGFiP, le Ministère de l’Education Nationale ou la Direction de l’Information Légale et Administrative du Premier Ministre adopteraient le modèle de la gratuité.
Le site de l'AFDEL : www.afdel.fr/