Plusieurs études portant sur un nombre significatif de répondants confirment de manière claire et explicite un taux d’absentéisme accru par la crise sanitaire du Covid en 2020. Les autres maladies sont l’autre cause principale des arrêts de travail. L’étude publiée en avril 2023 par l'Ifop et l'Observatoire statistique de Diot-Saci alerte à son tour sur une hausse de l’absentéisme soulignant le rôle du stress et des conditions de travail. Un constat alarmant appuyé par le fait qu’un salarié français sur deux estime que sa santé mentale (62 %) et physique (52 %) est affectée négativement par son métier.
Selon le baromètre annuel réalisé par Ayming et AG2R la mondiale, le nombre moyen de jours d'absence par an et par salarié a augmenté de 75 % depuis 2011. La tendance actuelle est donc bien antérieure à la crise sanitaire.
D’autre part, l’Observatoire des arrêts de travail d’Apicil portant sur un million de salariés du secteur privé, apporte une vision intéressante et détaillée sur les périodes 2021 et 2022. Les sources de cette enquête sont des organismes officiels tels la CPAM, la DARES et l’INSEE, ce qui crédibilise d’autant les conclusions de cet observatoire.
Selon ces résultats, cette tendance de fond concerne, sans surprise, les salariés plus âgés mais aussi les plus jeunes, un phénomène récent, ces derniers étant plus nombreux à s’absenter qu’en 2021 pour des arrêts de travail de courte durée. Il s’agit d’un signal d’alerte, les salariés de moins de 30 ans dont la part de ceux ayant eu un arrêt atteint
32 %, situe cette classe d’âge à un niveau plus élevé d’absence que chez les salariés de plus de 60 ans (24 %).
Globalement, le taux d’absentéisme passe de 5 % en 2021 à 5,76 % en 2022, soit une hausse de 0,76 point en un an. La part des salariés ayant eu au moins un arrêt de travail l’année dernière a également augmenté entre 2021 et 2022
Les secteurs Tech et IT ne sont pas épargnés
Les populations les plus touchées par l’absentéisme restent majoritairement les salariés disposant d’une faible qualification (taux d’absentéisme de 8,41 %) les collaborateurs ayant plus de 10 ans d’ancienneté (6,54 %), les seniors (6,47 %) et les femmes (6,57 %).Les secteurs les plus impactés sont la santé, l’économie sociale et l’éducation (taux d’absentéisme de 7,44 %), le commerce et le transport (6,36 %), l’industrie & le
BTP (5,58 %).
Du coté des secteurs de la technologie et de l’IT qui sont transverses à beaucoup de métiers et de secteurs d’activité, on retrouve des résultats préoccupants, même s’il n’existe pas d’études aussi approfondies et précises que celles citées ci-dessus. En 2022, d’après la plateforme Yerbo, deux salariés sur cinq souhaitaient démissionner en raison d'un stress excessif, d'épuisement ou d'un déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée. Autres données à analyser avec précaution, plus de deux répondants sur cinq soit 43 %, déclaraient en 2002 qu’ils seraient moins engagés dans leur travail. Plus alarmant, 27 % des salariés de la technologie ne verraient pas la valeur ou le but de ce qu'ils font. Au-delà du bilan RSE des entreprises, l’analyse de l’absentéisme et sa réelle prise en compte sont aujourd’hui des enjeux majeurs.