Les chefs d’entreprises restent méfiants. Les résultats d’une étude menée par Workday, spécialisé dans des solutions Cloud pour la gestion financière et les RH, révèlent leurs appréhensions quant à l’introduction de l’IA dans l’entreprise, face à des considérations d’éthique et de fiabilité des données.
Plus de 90 % des personnes interrogées affirment utiliser actuellement l’IA dans le cadre de leurs activités, afin de gérer des individus, des fonds, ou les deux. En outre, 80 % (89 % en France) considèrent que l’IA et le ML permettent aux collaborateurs de gagner en productivité et de prendre de meilleures décisions.
De ce fait, la nécessité d’investir dans ces technologies est une évidence pour 80 % des personnes interrogées, qui les voient comme un atout pour la compétitivité de leur entreprise.
Les biais, des risques majeurs
Cependant, malgré la vaste adoption et le consensus sur l’intérêt de l’IA et du ML en entreprise, des craintes subsistent quant à la fiabilité de ces technologies, leur éthique et leur sécurité.D’ailleurs, ils sont très nombreux ((97 % en France) à estimer que l’humain doit supervise les technologies d’IA ou de machine learning (ML) lorsque des décisions importantes doivent être prises.
Ils sont 77 % (74 % en France) à nourrir des doutes quant à la pertinence ou la fiabilité des données sous-jacentes et plus d’un tiers (39 %) considèrent les biais éventuels comme un risque majeur.
Enfin, 48 % évoquent leurs inquiétudes quant à la sécurité et à la confidentialité comme les principaux obstacles à la mise en œuvre de ces technologies. Seuls 29 % (37 % en France) des personnes interrogées se disent très confiantes quant à l’utilisation éthique de ces outils en entreprise.
Cependant, l’optimisme prime, puisque plus de la moitié (52 %) des répondants se disent très confiants dans l'application éthique de l'IA/ML d'ici cinq ans. Mais là aussi, leur avis est nuancé en fonction des répercussions.
Manque de compétences
Côté positif, 45 % estiment que l’IA et le ML profiteront aux collaborateurs en les aidant à mieux résister à leur charge de travail tout en leur offrant de nouvelles opportunités professionnelles.Côté négatif, la même proportion prévient que ces technologies sont vouées à remplacer certaines tâches et donc à mettre des talents au chômage. Les 12 % restants, encore plus méfiants, estiment que l’IA et le ML remplaceront totalement l’humain, et auront un impact négatif sur les collaborateurs.
Paradoxalement, ils reconnaissent un manque de compétences pourtant essentielles à la réussite de la mise en œuvre de ces technologies. Près de trois quarts (72 %) des répondants affirment que leur organisation ne dispose pas des qualifications nécessaires. Pire, 76 % des personnes interrogées estiment qu’elles doivent progresser dans leur maîtrise des applications d’IA et de ML.