Ayant réuni un confortable consensus de 423 voix sur 699 votants, le président de Commission européenne Jean-Claude Juncker a obtenu que son collège de 27 vice-présidents et commissaires soit adoubé par le Parlement européen.
Il n'en avait pas besoin de tant, mais en réunissant 423 voix qui, au sein du Parlement européen, ont voté pour son collège de 27 vice-présidents et commissaires, Jean-Claude Juncker bénéficie d'une majorité suffisante pour assurer un peu de stabilité à la tête de l'Europe.
Pour autant, le nouveau Président de l'Europe était loin d'être assuré que ses commissaires, après un long processus d'auditions par les eurodéputés, obtiennent l'adoubement du Parlement européen, réuni en plénière à Strasbourg.
Des candidats à la Commission
Vous avez été nombreux à consulter notre article sur la nomination des commissaires européens chargés du numérique (lire « Europe, nomination de deux commissaires chargés du numérique »). Que nous avons accompagné de la liste, photos à l'appui, des vice-présidents et commissaires qui, au sein de la Commission européenne en cours de constitution, pouvaient intervenir sur les questions relatives au numérique.
Avec le vote du Parlement européen, la Commission va enfin pouvoir, après passation de pouvoir des commissaires en place aux nouveaux élus, se mettre au travail.
Des alliances aux contre-emplois
Le vote du Parlement a profité de l'alliance des partis du Centre, les conservateurs du PPE et les sociaux-démocrates de SD, avec le soutien des libéraux de Aide. Non sans mal cependant. Le Hongrois Tibor Navracsis, réputé proche de Viktor Orban, s'est vu refuser le portefeuille de la citoyenneté, mais a conservé celui de la culture et des sports. Quant à l'espagnol Miguel Arias Canete, chargé de l'énergie et du climat, et suspecté de conflit d'intérêt par ses relations avec le milieu du pétrole, il ne doit d'avoir conservé sa commission qu'à son positionnement hiérarchique qui le place sous la responsabilité du premier vice-président de la Commission Timmermans, en charge du développement durable, et cela malgré la farouche opposition des Verts.
Les eurodéputés semblent en revanche avoir apprécié l'affectation de certains portefeuilles à des personnalités représentant des pays en difficultés sur des thèmes sensibles. C'est en particulier le cas pour la France, avec la nomination controversée de Pierre Moscovici au contrôle des équilibres budgétaires. Mais également d'un Britannique à la régulation des marchés financiers, et d'un Grec à l'immigration…