Entre résilience, transformation numérique et réduction des coûts, la DSI est au four et au moulin. Heureusement, pour la réduction des coûts, elle peut s’appuyer sur de nouveaux métiers spécialisés dans l’optimisation des dépenses, que ce soit pour des actifs on premise ou dans le cloud.
Pour les DSI les chantiers post-crise ne se limitent pas seulement à renforcer la résilience de l’entreprise, en accélérant la transformation numérique ou en pérennisant les évolutions entreprises pour la continuité de l’activité (télétravail, ouverture des accès aux applications métier aux télétravailleurs, intégration de nouveaux matériels…). La réduction des coûts constituera également le filigrane de ce qui leur sera demandé. Comment la gestion stratégique des coûts peut-elle jouer un rôle crucial dans la définition des bonnes actions pour prospérer et gagner en ces temps incertains ? se demandait Deloitte dans un article sur le coût de la résilience dans l’ère post-Covid-19.
Dans cet environnement d’incertitude économique, les entreprises sont confrontées à l’impératif de réduction des coûts dans un contexte où elles doivent également engager des actions, donc des coûts, pour parer à toute éventualité future. En temps de croissance des revenus, beaucoup ne se sont pas concentrées sur la performance des coûts de manière structurelle. En conséquence, les modèles de coûts, d’exploitation et de business models se sont éloignés les uns des autres. C’est ce qu’affirme Deloitte dans son article. Pour de nombreuses entreprises, la gestion des coûts a été un impératif fort et récurrent chaque année. Cependant, dans un contexte de croissance des revenus, beaucoup ne se sont pas concentrées sur la performance des coûts de manière structurelle.
Les métiers de la réduction des coûts de l’IT
Pour celles qui ne sont pas préparées, la lutte sur plusieurs fronts risque d’être fatale. Confrontées à une baisse du chiffre d’affaires, elles devront lutter dans l’urgence pour ajuster leurs modèles de coûts. La DSI devra elle aussi apporter sa contribution pour participer à l’effort commun. « Nos clients nous sollicitent de plus en plus pour les contrôles et les réductions de coûts de la DSI, encore plus depuis la crise sanitaire », explique Thomas Saillars, président d’Innov and Co social Consulting, une entreprise qui réalise des prestations de services intellectuelles en IT et finance avec des consultants issus de la diversité (sénior, handicap, origine ethnique).
Grâce à l’émergence de métiers et de pratiques dévolues à la réduction des coûts des technologies, les DSI peuvent s’appuyer sur des leviers humains et méthodologiques efficaces. La gestion des actifs logiciels par exemple, ou software asset management en anglais, est une pratique qui consiste à gérer au plus près les différentes étapes du cycle de vie des applications, allant de l’achat au décommissionnement, en passant par le déploiement, la maintenance et l’utilisation.
Il y a également le rôle traditionnel du PMO, le contrôleur de gestion IT, qui travaille à la fois sur le coût prévisionnel des projets et sur le coût réellement réalisé, en mettant en place des indicateurs KPI pour industrialiser la démarche projet et optimiser les coûts de développement. Les PMOs, en plus de maîtriser les outils de gestion de portefeuille, doivent aussi maîtriser les outils de reporting.
Des profils spécialisés qui montent
Apparu récemment, le Software Asset Manager (SAM) a la lourde tâche d’optimiser les dépenses en logiciels, assurer la conformité des licences et maîtriser les outils d’audit. Il doit faire l’inventaire des licences utilisées par l’entreprise, de scruter la consommation et les usages, afin d’accompagner l’acheteur pour renégocier les types de licences en correspondance avec les besoins de l’entreprise. Ils ont aussi comme charge de répondre aux questions des auditeurs des éditeurs de logiciel qui viennent contrôler eux aussi les consommations des licences, qu’ils ne peuvent faire de l’extérieur, notamment pour des raisons de sécurité.
Enfin, le profil de Finops est apparu avec le cloud. Ce poste dont l’intitulé est basé sur la contraction des mots Finance et Opérations, a pour objectif de donner de la visibilité sur la consommation cloud et de l’optimiser. Les Finops déterminent les services nécessaires au fonctionnement des applications livrées sur le cloud au prix juste.
Qu’ils soient intégrés au sein des équipes internes ou comme consultants externes, ces profils ont le vent en poupe. Avec les perspectives économiques et les impératifs de réduction de coûts qui se profilent, leur rôle dans les entreprises devrait se renforcer dans les mois et les années à venir.