Plus que d’avoir sa place dans le cadre d’une stratégie multi-cloud, les solutions de communication et de collaboration s’y trouvent renforcées par la consolidation de l’offre et une proximité performante.

Si le multi-cloud est devenu un sujet d’actualité, il est une réalité depuis bien longtemps... il manquait seulement le constat de son existence et un nom ! Il est même, dans beaucoup d’entreprises, issu de la pratique déviante du Shadow IT. En fait, les collaborateurs pratiquent couramment l’usage d’outils externes dans le cloud, en dehors de tout contrôle de la DSI. Et les communications, qu’il s’agisse des messageries comme Gmail par exemple, ou de la voix et de la vidéoconférence sur IP avec Skype notamment, figurent déjà parmi les pratiques multi-cloud habituelles dans les organisations.

Ce qui change aujourd’hui, c’est la reconnaissance de cette pratique qui consiste à utiliser plusieurs solutions et ressources s’appuyant sur des clouds différents. Ainsi retrouve-t-on le IaaS (Infrastructure-as-a-Service) pour contourner les investissements en hébergeant les machines virtuelles, le PaaS (Platform-as-a-Service) pour réduire les coûts au seul support des applications et services, ou encore le SaaS (Software-as-a-Service) pour consommer les applications en ligne et à la demande. Ces solutions proviennent de divers clouds publics ou privés, et entrent dans les usages courants, au point que 81% des entreprises qui se disent adeptes du Cloud ont déjà déployé une stratégie multi-cloud (source : “State of the Cloud Report” 2018 par RightScale https://www.rightscale.com/lp/state-of-the-cloud ). Pour 51% d’entre elles, le multi-cloud se décline sous la forme du cloud hybride, qui associe des clouds privés et publics (5 clouds en moyenne), tandis que 10% ne tournent que sur des clouds privés et 21% uniquement sur des clouds publics.

Communication et collaboration en multi-cloud

Il peut paraître étonnant d’évoquer les solutions de communication dans une approche multi-cloud. En effet, elles figurent parmi les premières activités à avoir adopté une démarche de consommation en ligne, et avec l’UCaaS (Communications unifiées ‘as-a-Service’), elles représentent l’un des domaines les plus riches du cloud computing. Pourtant, , elles offrent en même temps un des meilleurs exemples que l’on puisse donner de la richesse et des avantages du multi-cloud.

Disponibles à tout moment, sur tout support et en tout lieu, les solutions de communication dans le cloud offrent une grande flexibilité dans la capacité à déployer des outils capables de couvrir les attentes des utilisateurs, actuelles et à venir. Leur indépendance vis-à-vis du SI (Système d’Information), comme éventuellement de l’éditeur, est considérée comme un avantage  pour éviter la dépendance avec un fournisseur, tout comme pour s’assurer de la présence du même fournisseur et de l’homogénéité de la solution partout dans l’entreprise, dans toutes ses localisations, et éventuellement dans son écosystème.

La sécurité des données, si elle est s’appuie sur une stratégie réfléchie, est aussi un avantage des communications multi-cloud. Le cloud est vanté pour sa fiabilité, généralement décrite comme supérieure à celle déployée par les entreprises. C’est certainement vrai, à l’échelle des moyens déployés par ses acteurs. Il n’est cependant pas à l’abri d’une cyberattaque ou d’une catastrophe naturelle qui pourraient frapper un fournisseur et impacter ses infrastructures de datacenter. En disposant d’une stratégie multi-cloud, l’organisation stocke applications et données dans diverses infrastructures, chez plusieurs prestataires, et dans différentes régions. Les données peuvent être sauvegardées dans plusieurs clouds, simultanément, et la récupération assurée par un PRA (Plan de Reprise d’Activité) voire un DRaaS (Disaster-recovery as-a-Service) lui-même dans le cloud. La facilité et la rapidité de la reprise d’activité après incident figurent en seconde position (40%) de l’intérêt que portent les entreprises au multi-cloud, après l’augmentation des options offertes par le cloud qui obtient 59% des suffrages (source : “2018 Cloud Computing Survey” d’IDG https://www.idg.com/tools-for-marketers/2018-cloud-computing-survey/ ). En matière de collaboration et de partage des données, le multi-cloud offre une garantie rassurante pour l’utilisateur comme pour son entreprise.

Optimiser, rationaliser et déléguer…

Au rythme de la transformation digitale de leur entreprise, la tolérance des utilisateurs sur les défauts des infrastructures, qu’elles soient en cloud privé ou public, ne cesse de s’amenuiser. Communication et collaboration sont des applications sensibles, consommées en temps-réel et qui exigent une très faible latence. La DSI trouvera un avantage à orienter les utilisateurs vers des infrastructures et datacenters de proximité, dans une démarche dite de ‘Edge Computing’ qui vise à réduire la latence. De même, en redonnant la main à la DSI, l’UCaaS en multi-cloud permet de rationaliser des pratiques comme le shadow IT ou les projets métier non conformes aux standards de sécurité retenus par l’entreprise.

Le déploiement et l’intégration des solutions de communication peuvent également se révéler complexes à gérer. Cela d’autant plus, selon l’étude d’IDG déjà évoquée, que 4 entreprises sur 10 souffrent de ne pas posséder les bonnes compétences pour gérer les clouds. L’UCaaS peut entrer dans une stratégie numérique globale de l’entreprise et dans le scope de la DSI à l’écoute des métiers et des utilisateurs. La stratégie multi-cloud dans une organisation équipée des bons outils d’infrastructure passe par la gestion dynamique des workloads et des API (Application Programming Interface), ainsi que par le contournement des problèmes de performance et éventuellement de pannes.

Au final, en plus d’être une tendance majeure dans l’évolution du cloud et de la transformation digitale des organisations, par sa capacité à élever le service et la performance des infrastructures, le multi-cloud se révèle être une chance pour la communication et la collaboration, pour les DSI comme pour les utilisateurs.