Le marché du Big Data est encore très largement immature. Ce qui paradoxalement représente une opportunité pour les entreprises moyennes et de taille intermédiaire, qui afficheraient de nombreux et inattendus avantages - en particulier les 4 M - pour tirer profit du Big Data.
Interrogez les entreprises qui pratiquent la BI (Business Intelligence) et les entrepôts de donnes (DW ou Datawarehouse), et vous constaterez que, contrairement à ce qu'affirment les acteurs du marché, 80 % d'entre elles n'ont pas de projet Hadoop ou Big Data !
Plus précisément, elles sont :
- 8 % à déployer Hadoop pour disposer d'un ETL (Extract Transform Load) ;
- 7 % à travailler au remplacement de leur DW par un data lake ;
- 5 % à être entrées en phase de test.
Pour les 80 % restantes, elles se partagent entre 42 % qui ne projettent pas d'adopter le Big Data et 38 % qui en discutent...
La réalité est donc cruelle pour les tenants du Big Data, malgré leurs affirmations nous ne sommes encore qu'aux prémices du déploiement massif de Hadoop et des plateformes Big Data, et bien loin de la maturité annoncée.
Big Data pour les PME et ETI
Pour autant, une nouvelle tendance émerge, plus particulièrement aux Etats-Unis, celle de l'adoption du Big Data par les entreprises intermédiaires (ETI) et les PME. Le Big Data représenterait une opportunité pour ces entreprises, qui affichent quelques avantages qui les rendent plus accessibles à ces technologies :
- Elles ont moins voire pas de silos de données et la taille de ces derniers est plus réduite.
- La collaboration et le partage cross-organisationnel sont plus faciles.
- Elles ont moins de 'HIPPO' (Highest Paid Person's Opinion), des personnels payés pour émettre des avis qui sont généralement considérés comme contre productifs pour le Big Data car ils s'opposent aux data-scientists.
- Elles peuvent rapidement désapprendre les 'bad practices' issues des 'best practices' de la BI et du DW, et ont la capacité de plus facilement intégrer de nouvelles pratiques (data lake, data sandbox, analyse prédictive et prescriptive…).
- Elles sont moins focalisées sur la technologie pour la technologie.
- Elles sont plus focalisées sur les résultats de l'entreprise (business) que sur les politiques et stratégies. Elles peuvent plus facilement traduire les expérimentations en bénéfices.
- Et certainement le plus important, il leur est plus facile d'institutionnaliser les changements organisationnels et culturels apportés par la valeur des analytiques.
La philosophie des 4 M
Cette vision de Big Data et de son adoption facilitée pour les PME et ETI est portée par une nouvelle philosophie qui pourrait bien prendre la place des 3 V (Volume, Vélocité, Variété) associes au Big Data. Cette vision est aujourd'hui considérée par nombre d'observateurs comme par trop réduite, et se voit complétée de nouveaux qualificatifs qui viennent soit la compléter soit l'étendre.
Mais surtout il est une autre philosophie, d'un grand pragmatisme, qui émerge, celle des 4 M. Derrière cette formule lapidaire se cache une expression qui mérite toute notre attention, probablement plus que les 3 V et leurs délinaisons : « Make Me More Money » ! A méditer...
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