Lors de son allocution devant la Commission de la démocratie et des technologies numériques du parlement britannique, le vice-président de Google, Vint Cerf, a déclaré appuyer la mise en place de normes uniques à appliquer sur les contenus publicitaires politiques. Il pense que de tels critères communs doivent s’appliquer à toutes les plateformes internet. Selon lui, ce serait même nécessaire face au grand nombre de plateformes qui diffusent les discours politiques. Il admet que certaines d’entre elles commettent des abus graves. Vint Cerf rappelle que les États-Unis ont déjà connu les effets négatifs de ces abus de certaines plateformes à cibler une tranche de la population. La Commission lui a aussi rappelé que Facebook et Google disposent chacune de leur propre politique concernant les publicités politiques.

Fin 2019, Google a dévoilé des mesures restrictives vis-à-vis du micro-ciblage politique. Le géant américian pense que cela a pu limiter la capacité des annonceurs à atteindre des cibles démographiques et géographiques spécifiques. Google va également prendre des initiatives similaires contre les fausses allégations, contrairement à Facebook, qui a refusé jusqu’ici d’appliquer des critères de ciblage pour les publicités politiques. À la place, Facebook a annoncé plusieurs correctifs sur les paramètres de compte pour aider les utilisateurs à mieux contrôler les publications à caractère politique. Toutefois, les observateurs constatent que ces ajustements ne donnent pas les moyens aux internautes de se protéger des annonces potentiellement fausses. En 2019, les salariés de Facebook ont mis la pression sur l’entreprise afin que celle-ci applique des mesures plus restrictives pour empêcher les publicités politiques mensongères. Ils ont également appelé à la limitation de l’utilisation de la fonctionnalité « Custom Audience ». Jusqu’à maintenant, Facebook a fait fi de ces demandes internes. Interrogé par la Commission du parlement britannique sur la désinformation en ligne en prenant l’exemple de l'épidémie de coronavirus, Vint Cerf a répondu qu’internet incarne une valeur positive, mais que là encore, il est indispensable de lutter contre les abus pour stopper la désinformation.

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