La reconstruction faciale est actuellement utilisée en tant qu’outil médico-légal pour l’identification de restes humains. Cette technologie permet de reconnecter une personne décédée avec sa famille pour qu’elle puisse être enterrée décemment. La reconnaissance faciale est également exploitée dans le domaine de l’archéologie pour connaitre les traits de visage de personnes décédées il y a plusieurs années. Grâce à cette technique, les téléspectateurs pourront imaginer ces personnes en tant qu’individus et non comme des spécimens. Le fait de connaitre le visage d’une personne permet aussi de créer des liens entre les évènements historiques et les traits de caractère de chaque personnage pour mieux comprendre l’histoire. De nos jours, plusieurs instituts veulent redonner un visage aux personnes décédées à partir de reste. Le projet « Sutherland Reburial » a par exemple recréé des visages à partir de crânes obtenus de manière non éthique par l’Université du Cap dans les années 1920.
Le projet « Sutherland Reburial » a été dirigé par Face Lab, une entreprise leader dans la recherche et l’analyse cranio-faciale qui utilise un workflow entièrement numérique. Cette technologie est capable d’interpréter les détails du crâne pour en recréer la forme et les traits du visage. Le dispositif a été conçu à partir de différentes méthodes qui ont été développées grâce à une collaboration scientifique et artistique vieille de plusieurs siècles. Les techniques actuelles sont en mesure de recréer un visage avec moins de 2mm d’erreur pour environ 70% de la surface du visage. Malgré cela, certains détails comme la couleur des yeux et des cheveux, le teint, les rides, les cicatrices ainsi que les autres marques sont impossibles à reproduire de manière fiable à partir d’un simple crâne. Pour cela, il sera nécessaire de réaliser un phénotypage génétique. Par contre, cette technique reste encore sujette à plusieurs controverses. Face à ce constat, Face Lab a déclaré que ses méthodes de reconstitution de visage reposent sur une représentation basée sur des normes anatomiques s’appliquant à toutes les populations. Les détails de surface quant à eux s’appuient sur un processus hautement interprétatif. Face Lab a indiqué que leur travail consiste à prédire l’apparence la plus probable d’un individu. Pour cela, le laboratoire a travaillé avec des modèles numériques 3D des crânes de Sutherland obtenus à partir de tomodensitogrammes qui donnaient des informations assez précises sur les détails de surface pour affiner la prédiction de différentes caractéristiques des traits du visage. Face Lab a ensuite utilisé un programme de modélisation 3D avec une interface tactile qui imite un processus de sculpture manuelle permettant de créer les tissus mous du visage avec de l’argile virtuelle.
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