OVHcloud a annoncé sa calculatrice carbone pour les clients utilisant des services d’Infrastructure en tant que Service (IaaS). Fort de plus de deux décennies d’expérience dans le domaine du cloud durable, notamment grâce à l’utilisation de sa technologie de refroidissement à eau à grande échelle, le fournisseur européen propose à ses clients de mieux comprendre l’impact carbone de leur infrastructure cloud.

L’outil a été le fruit d’un processus de développement qui a duré plus de huit mois. Il prend en compte une variété de facteurs, depuis la fabrication des composants jusqu’à leur utilisation individuelle. La calculatrice a été développée en collaboration avec Sopra Steria et méthodologiquement auditée par IJO, une consultance indépendante spécialisée en numérique responsable. La calculatrice est accessible sur demande via le manager OVHcloud.  

Prise en compte du mix énergétique

Le calculateur intègre des données comme la consommation électrique estimée des serveurs, basée sur la surveillance des centres de données d’OVHcloud. L’outil établit une correspondance avec les émissions de carbone, en prenant en compte des facteurs comme les systèmes de refroidissement, les réseaux, le transport, la fabrication, la fin de vie et la gestion des déchets.

L’un des aspects distinctifs de la calculatrice d’OVH est qu’elle prend en compte le mix énergétique propre à chaque pays où le serveur est hébergé. Ainsi, un serveur dans un pays à faible empreinte carbone pourrait avoir une estimation plus favorable que dans un pays avec un mix énergétique moins vert. D’ici la fin de l’année, des informations supplémentaires basées sur le marché viendront enrichir ces rapports.

OVHcloud a construit et possède la plupart de ses centres de données. Avec deux installations principales, l’une en France à Croix et l’autre à Beauharnois au Canada, l’entreprise maintient un contrôle total sur sa chaîne de valeur. Cela lui a permis de développer des pratiques vertueuses. Par exemple, en dix heures à pleine charge, un serveur OVHcloud n’a besoin que d’un seul verre d’eau pour son refroidissement, contre sept verres pour la plupart des serveurs concurrents. L’entreprise a également réalisé un PUE (Power Usage Effectiveness) global moyen de 1,28, bien en dessous de la moyenne de l’industrie qui est de 1,55 selon les estimations de 2022 de Statista.  

L’absence de standard nuit à la crédibilité des mesures

Dans le contexte du cloud, le marché de la mesure de l’empreinte carbone des utilisateurs est relativement jeune, mais il se développe rapidement. Ce marché est segmenté en deux catégories : les solutions et les services. Le segment des services a représenté la plus grande part du marché, et l’on s’attend à ce qu’il conserve son attrait au cours des prochaines années.

Gartner prévoit que d’ici 2025, les émissions de carbone des services cloud hyperscale seront l’un des trois principaux critères dans les décisions d’achat du cloud. Plusieurs grands fournisseurs de services cloud proposent des outils de mesure de l’empreinte carbone. Par exemple, l’outil Carbon Footprint de Google, Emissions Impact Dashboard de Microsoft ou le Customer Carbon Footprint d’AWS.

Toutefois, malgré l’existence de standards comme l’ISO 14064, les outils de mesure ne recourent pas tous à des normes communes, ce qui ne permet pas d’avoir une référence unique transposable, et des mesures cohérentes et comparables. Un manque de transparence qui peut légitimement soulever des questions sur l’exactitude et la crédibilité de tels outils.