Les manifestations à Hong-Kong perdurent depuis des mois. Mais derrière, une autre lutte constitue un des enjeux majeurs des manifestants. Cacher son identité. Il faut savoir que les manifestations sont devenues illégales dans la cité chinoise autonome. La loi permet aux autorités d’arrêter les personnes, même après le rassemblement. De plus, les campagnes de dénonciation en ligne de manifestants (doxxing) battent leur plein sur les réseaux sociaux. Si un manifestant est identifié, il peut être victime de harcèlement en ligne ou de violences, au delà du risque d’arrestation. Cette lutte pour l’anonymat a commencé lorsqu’une manifestante a été blessée à l’œil par un projectile. La police a essayé de l’identifier, en vain, après une injonction de la justice pour la protection de son identité. Les manifestants usent de tous les stratagèmes pour cacher leur visage qui, une fois détecté par la reconnaissance faciale, peut compromettre leur sécurité et celle de leurs proches. Ils utilisent désormais des parapluies, des masques, des cagoules, etc. pour protéger leur identité. Ils détruisent systématiquement les caméras de surveillance, de même que leurs centres de commande. Actuellement, on en compte plus de 900 dégradations de ce type à Hong-Kong.
Face à ces mesures adoptées par les manifestants, les autorités ont interdit le port du masque. Le gouvernement de Hong-Kong utiliserait aussi des données en ligne personnelles pour faciliter l’identification des manifestants, suivi de représailles. Certains ont déjà modifié leur profil sur les réseaux sociaux en vue d’éviter les arrestations ultérieures. Néanmoins, les sanctions ne sont pas uniquement judiciaires. Les personnes dont la participation aux manifestations a été reconnue risquent jusqu’au licenciement, à l’exemple de plusieurs employés de Cathay Pacific. Si l’empreinte numérique reste difficile à effacer, la reconnaissance faciale peut être utilisée à des fins répressives par un gouvernement.