La technologie de reconnaissance faciale est de plus en plus répandue aux États-Unis et en Europe. Les autorités occidentales l'utilise actuellement au niveau des postes frontaliers, sur des véhicules de polices, dans les aéroports et dans les stades pour des raisons de sécurité. Toutefois, cette technologie serait également utilisée pour collecter des données sur les citoyens sans prendre en compte la vie privée et les libertés civiles. Plusieurs personnalités ont affirmé leur crainte concernant le déploiement de cette technologie. Patrick Breyer, un membre du parlement européen du parti « Pirate Party Germany », a déclaré que la reconnaissance faciale doit être arrêtée avant qu’un fait accompli ne soit établi. Le sénateur américain Ed Markey a également indiqué le mois de juin dernier que l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale représente une menace stupéfiante pour la vie privée des américains. La Chine a toujours été citée comme l’un des exemples potentiels d’utilisation abusive de la technologie de reconnaissance faciale. Le pays exploite actuellement ce dispositif pour suivre le comportement des citoyens, comme l’identification des manifestants pro démocratique à Hong Kong ou les cas d’oppression de millions de musulmans Ouïghours dans la région du Xinjiang.
Le problème en occident est que les autorités ont laissé aux grandes entreprises de technologie le contrôle de l’endroit et de la manière dont la reconnaissance faciale sera déployée. De plus, elles ont vendu cette technologie aux services de police tout en les intégrant dans les applications et dans les smartphones des consommateurs. Les forces de sécurité et de police des pays occidentaux cherchent actuellement à déployer rapidement la reconnaissance faciale pour l’utiliser comme un moyen peu couteux pour surveiller des groupes de personnes. Des caméras dotées d’intelligence artificielle capable d’identifier les personnes en fonction de leurs traits du visage ont déjà fait leur apparition dans les postes frontaliers, dans les véhicules de police, au niveau des entrées des stades ainsi que dans certains lycées américains et européens pour identifier les élèves. Pour le moment la lutte contre l’utilisation de la reconnaissance faciale aux États-Unis est encore au point mort à cause du décès récent d’Elijah Cummings, l’ancien président de la Chambre des représentants, qui était l’un des fervents opposants du déploiement de cette technologie. De plus, les propositions visant à limiter et à freiner l’utilisation de cette technologie au niveau du Sénat américain ont mis du temps à obtenir du soutien. Aux États-Unis et en Europe, la mise en place d’une réglementation de la reconnaissance faciale est freinée par l’obsession des gouvernements locaux concernant la sécurité. Toutefois, Patrick Breyer estime que l’Europe est susceptible d’imposer des limites plus strictes à la reconnaissance faciale que les États-Unis. D’après lui, la Charte des droits fondamentaux de l’UE qui accorde à chaque citoyen européen « le droit à la protection des données personnelles le concernant » protégera les Européens contre l’utilisation abusive de la reconnaissance faciale tandis que la Constitution américaine ne dit rien à ce sujet. Aux États-Unis, le débat autour de la reconnaissance faciale s’est concentré sur son utilisation par le gouvernement. Après que l’American Civil Liberties Union a publié un article concernant la vente du logiciel Rekognition d’Amazon aux services de police, San Francisco est devenu la première ville au monde à interdire l’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale par les agences locales. A Washington, cette situation a aussi poussé une coalition de démocrates du Congrès et de républicains libertaires préoccupés par les implications d’une surveillance gouvernementale incontrôlée à demander une restriction concernant l’utilisation de la reconnaissance faciale par des agences fédérales comme le FBI, la TSA et l’Immigration and Customs Enforcement.
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