Les Alpes-Maritimes apparaissent comme l’un des rares territoires français où l’Intelligence artificielle dépasse le stade du discours pour entrer réellement dans les usages. Une étude Odoxa commandée par la Maison de l’Intelligence Artificielle montre une population plus confiante, plus équipée et plus active que la moyenne nationale, avec une perception globalement positive et une utilisation déjà ancrée dans la vie quotidienne comme dans le travail.
Les chiffres publiés par Odoxa révèlent une dynamique singulière. Là où nombre de territoires abordent encore l’IA sous l’angle de l’opportunité future ou de l’inquiétude diffuse, les habitants des Alpes-Maritimes expriment une perception plus sereine et plus pragmatique de la technologie. La confiance est plus élevée, l’expérience d’usage est plus fréquente et l’idée d’un territoire déjà engagé dans l’IA apparaît nettement plus affirmée que dans le reste du pays.
L’enquête menée en mai 2025 par Odoxa auprès de 1001 habitants des Alpes-Maritimes et 1005 Français met en évidence un territoire où l’IA est majoritairement perçue comme une opportunité. Près de la moitié des Maralpins jugent que l’IA représente d’abord un levier positif, contre une proportion plus faible au niveau national. Une majorité se dit impressionnée par les avancées observées, tout en considérant que ces technologies produisent déjà des effets tangibles dans leur quotidien, là encore à un niveau supérieur à la perception des Français pris globalement.
Des usages quotidiens et professionnels déjà bien installés
Cette perception favorable ne repose pas uniquement sur un imaginaire technologique. Elle s’appuie sur une exposition réelle à l’IA. Les habitants se déclarent plus convaincus de son utilité pratique, plus familiers avec ses usages concrets et davantage porteurs d’une image positive. Pour un lectorat professionnel, cela montre qu’un territoire informé et structuré autour de l’IA génère moins de crispation et plus d’adhésion mesurable.
L’étude souligne également une réalité d’usage. Une très large majorité des habitants utilise au moins un outil reposant sur l’IA, qu’il s’agisse de navigation, de traduction, de recommandation ou d’assistants vocaux. Une part significative déclare un recours quotidien, deux fois plus fréquent que dans la moyenne nationale. Dans le monde du travail, près de la moitié des actifs maralpins déclarent employer l’IA, avec une proportion non négligeable d’usages quotidiens.
Cette banalisation progressive des usages traduit un territoire où l’IA n’est plus cantonnée aux laboratoires ou aux slogans politiques. Elle se diffuse dans les pratiques courantes et s’installe comme un outil fonctionnel. Ce point intéresse directement les entreprises, les administrations et les fournisseurs de services, car il révèle des conditions locales favorables à l’adoption professionnelle, à l’expérimentation encadrée et à l’acceptation sociale.
Un écosystème qui alimente acculturation et confiance
L’étude associe cette maturité perçue à une politique publique continue et identifiable. Le programme SMART Deal, la Maison de l’Intelligence Artificielle à Sophia Antipolis et la dynamique événementielle internationale portée notamment par le World Artificial Intelligence Cannes Festival contribuent à installer un cadre lisible. Ces initiatives offrent des lieux de rencontre entre chercheurs, entreprises, étudiants et citoyens, tout en diffusant des repères pédagogiques concrets.
Cette approche structurée semble produire des effets visibles. Une part importante des habitants identifie ces dispositifs, signe que l’IA n’est pas uniquement abordée sous l’angle technique, mais également comme une culture à partager et à comprendre. Pour un territoire, disposer d’une infrastructure d’acculturation durable constitue un facteur décisif de crédibilité et de préparation aux usages futurs.
Une attente assumée d’encadrement et de sensibilisation
Malgré cette confiance élevée, les habitants expriment une demande d’accompagnement supplémentaire. Nombre d’entre eux souhaitent davantage de sensibilisation, de pédagogie et de compréhension structurée des usages. Ils considèrent majoritairement l’encadrement européen via l’AI Act comme légitime et utile, et l’associent même à un facteur de compétitivité. Ce point est clé pour les décideurs, car il montre que la régulation n’est pas perçue comme un frein mais comme une condition de confiance et de développement responsable.
Les Alpes-Maritimes se positionnent ainsi comme une véritable terre d’inférence, au sens d’un territoire où l’IA fonctionne déjà, s’expérimente, se teste et s’intègre progressivement aux pratiques quotidiennes. Cette dynamique repose à la fois sur des politiques publiques structurées, un effort d’acculturation constant et une adhésion mesurable des citoyens, éléments qui intéressent directement les organisations cherchant à développer des usages d’IA crédibles, acceptés et opérationnels.























