Un millier de salariés de Google ont adressé une lettre à l’encontre de l’entreprise pour forcer le groupe à reconsidérer son rôle sur le réchauffement climatique. À l’instar de leurs homologues chez Amazon et Microsoft, les « Googlers » montrent ainsi qu’ils accordent une question particulière à ce sujet. Ils seraient même les plus virulents, et se sont vus plusieurs fois accorder leurs revendications, notamment lorsqu’ils ont interpellé Google sur ses responsabilités envers ses participations polémiques comme la censure gouvernementale, les partenariats avec l’armée américaine et la mauvaise qualité de travail de ses collaborateurs. Les salariés ont adressé leur lettre à la directrice financière de la société, Ruth Porat, en lieu et place du PDG Sundar Pichai. La raison est simple. Cette dernière est la responsable directe des questions climatiques au sein de la société, et dispose d’une très large visibilité sur le sujet. Dans leur lettre, les salariés explicitent leurs griefs. Certains évoquent le rôle tenu par Google dans l’information des industries pétrolières sur l’extraction des ressources fossiles, tandis que d’autres soulignent les contributions du groupe envers des responsables politiques élus qui soutiennent le retardement des actions contre le changement climatique. Les salariés soulignent que Google a fait un don considérable à 111 politiciens qui ont voté contre la législation sur le climat.
Google a-t-il vraiment un rôle à jouer dans le blocage des initiatives contre le réchauffement climatique ? En réalité, les installations et les matériels utilisés par la société nécessitent une production importante d’énergie, ce qui contribue au réchauffement. En 2018, l’entreprise a produit l’équivalent de 4.9 millions de tonnes de carbone qui s’ajoutent aux gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Notons que ses concurrents ont même noué des partenariats directs avec des groupes pétroliers. C’est le cas d’Amazon avec BP et Aramco, et de Microsoft qui collabore actuellement avec Chevron. Si Google s’affiche moins, il est établi que l’entreprise a financé plusieurs organisations climatosceptiques, dont Competetive Enterprise Institute.
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