Contraintes légalement ou de manière volontaire, les entreprises entament pour la plupart une démarche RSE. L’urgence est pourtant déjà présente : l’impact environnemental du numérique représente aujourd’hui 5 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales et 2,5 % de l’empreinte carbone française. Si ces dernières cherchent des solutions novatrices pour limiter leur impact, elles en oublient souvent que la majorité de leur technologie est obsolète et leur matériel vieillissant.

La question de la gestion du cycle de vie des actifs et notamment de leurs infrastructures devient alors essentielle non seulement pour optimiser les coûts et la performance, mais aussi pour renforcer l'engagement des entreprises en matière de RSE.

Gestion optimisée des infrastructures : les défis pour une durabilité économique et technologique

Une gestion optimisée du cycle de vie des infrastructures est un levier fondamental pour garantir la performance, la sécurité et la fiabilité des systèmes technologiques. Elle permet d’obtenir une vue d’ensemble précise et un contrôle optimal des actifs, réduisant ainsi les coûts tout en minimisant les risques de non-conformité. En outre, une gestion efficace favorise des pratiques durables, telles que le recyclage et la gestion responsable des équipements en fin de vie, contribuant ainsi à la protection de l’environnement.

Bien que de nombreuses organisations reconnaissent l'importance de la durabilité et aient mis en place des politiques en ce sens, rares sont celles qui ont élaboré des stratégies complètes pour la mise de la gestion du cycle de vie de leur infrastructure. Or, l'impact d’une infrastructure obsolète est loin d’être neutre.

Cela se joue d’abord sur la consommation d'énergie. Les infrastructures anciennes consomment plus d'électricité que les modèles récents et plus efficaces, présentant des niveaux plus élevés de carbone incorporé. De plus, le matériel et logiciels obsolètes peuvent également entraîner des coûts d'élimination ou de recyclage plus élevés.

Toutefois, au global, c’est le manque de visibilité qui pèche. Or, sans une vision précise et actualisée de leur consommation d'énergie et de leurs émissions, les organisations n’ont pas une bonne maitrise de leur gaspillage.

Vers des infrastructures durables : les pratiques essentielles

Les entreprises doivent donc comprendre leur paysage technologique pour surmonter ces défis majeurs et progresser dans leurs initiatives de développement durable. Toutefois, l'accès limité aux meilleures pratiques reste un obstacle, notamment pour appliquer des stratégies de recyclage adaptées à chaque secteur. De plus, la dépendance à l'égard de fournisseurs ou de partenaires qui ne partagent pas les mêmes objectifs de durabilité complique l'alignement des pratiques écologiques.

Pour optimiser la gestion des infrastructures, il est nécessaire de développer une vision globale des actifs technologiques mais également mettre en place une gouvernance des achats dans la gestion du cycle de vie. La compatibilité entre les équipements, les fournisseurs et les logiciels doit aussi être assurée pour réduire les temps d'arrêt, prévenir les failles de sécurité et garantir la conformité aux réglementations.

En modernisant leurs infrastructures et en intégrant des pratiques durables, les entreprises optimisent leurs coûts, leur efficacité énergétique et la gestion de leurs actifs. Cela renforce leur compétitivité, répond aux attentes en responsabilité sociétale, réduit l'empreinte carbone et améliore la sécurité. Ce cercle vertueux mènera à la pérennité des entreprises et un avenir plus durable.

Par David Hubert, CEO chez NTT Ltd. France