Une importante partie du trafic sur la toile n'est pas humain, il provient de robots (bots), de plus en plus nombreux, de plus en plus malveillants, et qui pour une partie d'entre eux savent imiter le comportement humain.
Il est des robots du web comme des humains, certains sont fréquentables, d'autres le sont moins, voire pas du tout. Dans la première catégorie, il y a les robots qui secondent l'homme, les 'good bots', en accomplissant des missions tout à fait légales, comme de surveiller un site, de tracer sa fréquentation, de veiller à la performance. Ceux là forment 19,5 % du trafic sur nos sites.
Dans la seconde catégorie, appelée 'bad bots', il y a les robots qui aident à tricher - par exemple pour générer artificiellement des clics sur des campagnes de pub. Pas d'angélisme, c'est une pratique courante. Mais il y a surtout les plus méchants, les robots dont la seule mission est de nous attaquer. Ces 'bad bots' représentent 29,0 % du trafic des sites.
Et puis il y a les internautes, les humains, les vrais, qui surfent sur les sites, et qui assurent 51,5 % du trafic (tout du moins le croit-on !). Soit à peine plus d'un visiteur sur 2. Et encore faut-il modérer cette vision.
La réalité du trafic des internautes
En effet, quoi qu'il arrive, et c'est le but de l'automatisation, les robots sont toujours là. C'est le cas des robots d'indexation des moteurs de recherche. Ils tournent en permanence afin de s'assurer que vos pages web indexées dans la base du moteur sont toujours là et n'ont pas été modifiées. Donc une part importante du trafic de base des sites web provient des robots.
La conséquence est simple : moins un site est fréquenté, et moins encore il est visité par des internautes. Les chiffres sont effrayants, la popularité des sites (et non pas leur qualité) est un facteur déterminant de l'humanité de leur fréquentation :
- Si la fréquentation du site est inférieure à 1000 visiteurs/jour 14,6 % Internautes - 54,3 % good bots – 31,1 % bad bots
- Si la fréquentation du site est de 1.000 à 10.000 visiteurs/jour 28,9 % Internautes – 45,1 % good bots – 26,0 % bad bots
- Si la fréquentation du site est de 10.000 à 100.0000 visiteurs/jour 49,1 % Internautes – 21,9 % good bots – 29,0 % bad bots
- Si la fréquentation du site est de 100.000 à 1 million visiteurs/jour 60,3 % Internautes – 9,3 % good bots – 30,4 % bad bots
Ces bad bots qui se font passer pour des humains
Nous assistons à une réelle dérive dans le trafic sur les sites web. Jusqu'à présent tous ces robots web étaient plus ou moins détectables. Et pour certains profitaient d'un consensus pour ne pas évoquer leur existence. A l'exemple de nombreux médias en ligne qui gonflent ainsi artificiellement la fréquentation de leurs sites et les résultats des campagnes de pub.
Aujourd'hui, une part importante du trafic des robots – 39 % soit 4 visites de robots sur 10 ! - qui gonflent délibérément le trafic, fraudent, pratiquent le spam, ou dérobent du contenu pour le détourner de son usage (web-scraping) imiteraient les comportements humains, ce qui ne permettrait plus à des outils comme Google Analytics de les détecter.
Ne nous réjouissons pas trop vite...
Bonne nouvelle, les humains sont redevenus la majorité du trafic web. Si l'on se réfère aux mêmes statistiques, mais en 2013, les humains ne représentaient alors que 39 % du trafic. Mauvaise nouvelle, nous devons nuancer notre analyse, car désormais une forte incertitude demeure sur l'origine réelle du trafic, avec des bad bots qui ont appris à se camoufler en internautes !
La solution ? Rendre son site toujours plus populaire, car plus il l'est et plus la fréquentation humaine croît. En théorie !
Source : « Global Bot Traffic Report 2015 » par Incapsula Image d'entête 53865138 @ iStock Юлия Брюхова