Troisième jour à la rencontre des acteurs innovants des IT et de la Silicon Valley, avec un retour marqué sur le stockage de la donnée. Catalogic, créée en 2013, n'est cependant pas une start-up, en revanche sa solution pour protéger la donnée est séduisante. Micron est incontournable de la mémoire Flash. Quant à la base de données de Bacho Technologie, elle mise sur la disponibilité par sa structure distribuée.

Catalogic

Si Catalogic a été créée en octobre 2013, la société est en réalité une spin-off du spécialiste de la sécurité Syncsort. Emmenés par le CEO de l'époque, Flavio Santoni, des cadres et son partenaire financier historique Windcrest, rejoints par le fonds Bedford Venture, ont choisi la sséparaation. Qu'est-ce qui a pu motiver un tel mouvement ? La volonté de se recentrer sur un marché spécifique, la copie de données. Plus précisément la protection de données intelligente qui cumule la gestion de la copie des données et le catalogage. Une technologie qui porte un nom, le Copy Data Management. Elle prend pour origine un double constat : la production de données progresse de 35 % par an ; avec en moyenne 50 copies d'un original, la progression des copies est exponentielle.

Catalogic fait le constat que « tout le monde a besoin d'une copie des données produites ». Mais pour éviter au entreprises de se retrouver noyées sous les copies, la jeune société s'est concentrée sur un produit, appelé ECX, qui aide les organisations à ne disposer que du nombre nécessaire de copies, soit environ 12 copies par rapport aux 50 déjà évoquées. On imagine le gain de temps, de place et de sécurité... Supportée par VMware Virtual Snapshot sur la plateforme de réplication NetApp, Catalogic ECX automatise l'orchestration des images snapshots, ce qui en soit représente une option plus économique que les sauvegardes backups. Elle crée un catalogue à partir des données snaps, qui sont répliquées afin de permettre la reprise en cas de sinistre, et des objets VMware via les API. Partant de cette base, les données sont nettoyées, et déplacées vers le stockage permanent pour le long terme. Et l'infrastructure est optimisée. Au final, Catalogic donne du temps aux personnes qui passent trop de temps à rechercher des copies.

Après VMware et NetApp, Catalogic annonce le support des principales plateformes IBM, avant EMC en janvier 2016.

Micron

Là encore, avec Micron nous sommes très loin d'une start-up... mais pas de celui du monde des star-ups, tant la mémoire Flash est un domaine qui séduit les aventuriers des infrastructures IT, nous en avons rencontré quelques uns lors de cet ITPT. Producteur historique de composants silicium dans la Valley, Micron est avec le coréen Samsung le principal producteur de mémoire NAND, qui équipe les SSD (Solid State Disk) et les cartes mémoire Flash qui sont en passe de révolutionner le stockage des données, et au-delà. Un marché du Flash qui, s'il ne stocke que 4 % des bits dans le monde, représente 20 % des revenus du stockage des données.

Alors, pour assurer sa place dans le monde concurrentiel du Flash, Micron a pris l'initiative de laisser sa BU NAND faire sa révolution. « Notre BU vient du business, tournée vers ses clients. Avant, nos clients s'appelaient Dell, Lenovo, HP, etc. Mais l'OEM n'est pas le client. Notre révolution, c'est de considérer que le client c'est l'utilisateur final, nous a confié Darren Thomas, vice-président de la Storage Business Unit de Micron. Avant, le stockage était là où vont les données. Aujourd'hui, avec Flash, le rôle a changé. C'est la démonstration que le 'solid' va changer le futur ». C'est ainsi qu'émerge un nouveau monde, que Micron qualifie de « connecting, forming, realizing ». Un monde dans lequel « Aujourd'hui la plupart des bénéfices attendus sont irréalisables. Et la plupart de ces futurs usages ne seront pas sur des form-factors standards ». L'avenir des IT passe par la mémoire Flash, nous reviendrons prochainement sur notre rencontre avec Micron afin d'aller plus loin dans l'évocation des mémoires NAND.

Bacho Technologies

Un constat, tout d'abord : Google, Amazon, Facebook, ou encore LinkedIn ont construit leur propre base de données car aucune base commerciale ne correspondait à leurs besoins… Dave McCrory n'en est pas à son coup d'essai quand en 2008 il crée Basho Technologies. Celui qui est aujourd'hui le CTO de Basho a déjà créé deux start-ups, Surgient acquise par Quest Software et Hyper9 acquise par SolarWinds, avant de travailler sur les architectures cloud de Dell, VMware et Warner Music. Avec sa dernière création, Basho (dont le nom provient d'une expression japonaise), il se propose tout simplement de révolutionner le monde des bases de données.

Reposant sur une plateforme Linux, la base de Basho se répartit sur une architecture distribuée en anneau (ring) nommée Riak KV pour le stockage NoSQL distribué et Riak S2 pour le stcokage objets et Cloud. Chaque donnée est répliquée sur 3 nœuds du cluster. La scalabilité est assurée avec la possibilité d'ajouter un nœud à tout moment sur le cluster. Et deux API, HTTP et Protocole Buffers, assurent la communication de l'ensemble. Cette architecture permet à Basho de jouer les cartes de la réactivité et de la proactivité, plutôt que du recovery et de la résilience. C'est à dire, en cas de disruption, rester en production sans avoir à se demander quand le système va redémarrer et revenir à une situation normale. Une démarche qui séduit de nombreuses entreprises, jusqu'en France. L'actualité de Basho porte vers l'évolution de ses plateformes distribuées pour mieux supporter le NoSQL qui ne cesse de progresser, c'est la Basho Platform, qui vise à contourner la complexité de la stack technologique des bases de données de dernière génération. Quant au futur, il passera par le Big Data et l'Internet des Objets. « Le futur du NoSQL, c'est l'évolution d'un monde structuré vers un monde non structuré, opérationnel avec NoSQL, et analytique avec Hadoop et Spark, et des analytiques en temps réel pour être plus compétitif. »