L’inflation des tarifs du saas s’établit à 8,7 % en 2023 selon Gartner et dépasse l’inflation économique qui était de 4,2 % d’après l’Insee en octobre sur un an. Soit plus du double. Parmi les autres causes de l’explosion des coûts, les dépenses en nouveaux logiciels et les réductions d’effectifs des hyperscalers.

Annoncé depuis des années comme un « cost-killer » (réducteur de couts) drastique des dépenses IT, le cloud et notamment le saas pour les applications en ligne subissent aujourd’hui deux impacts conjoints. D’une part, une maîtrise par les entreprises très perfectible des dépenses cloud et d’autre part, une inflation des prix qui ne s’explique que pour moitié par l’inflation économique de 4,2 %.

En 2023, le rapport « SaaS inflation index » de Vertice montre une augmentation stratosphérique de 27 % des prix par rapport à 2022. Outre l’inflation des coûts de l’énergie, cette forte hausse s’explique par la réduction des effectifs par les hyperscalers (Amazon, Microsoft et Google) incluant les coûts des licenciements. Une autre cause importante se rapporte à l’acquisition par les entreprises de nouvelles applications saas.

Du côté des directions financières, ces surcoûts du cloud sont de plus en plus dans leur collimateur. Selon l’étude de Vertice qui concerne 600 DAF et DSI, 78 % d'entre eux placent la réduction des coûts du cloud en tête de leurs objectifs.

« Les directeurs financiers veulent avoir accès à des prévisions précises et bénéficier d'une visibilité partagée et d'outils d'automatisation pour les aider à mettre en œuvre des initiatives de réduction des coûts. » Eldar Tuvey, PDG et cofondateur de Vertice.

Une analyse plus précise de l’étude indique que près des trois quarts (73 %) des éditeurs de logiciels ont augmenté leurs prix au cours des 12 derniers mois. Un indicateur qui dépasse largement les chiffres de 2021 lorsque plus de la moitié des éditeurs avaient augmenté les tarifs.

A l’inflation du budget du cloud s’ajoute un mauvais contrôle des dépenses

Dans IT SOCIAL, nous avons signalé les diverses causes qui plombent les factures du saas. Une longue liste qui inclut pêle-mêle des modes de facturation obscurs et mal compris, des coûts de portabilité des licences ERP et autres logiciels, la gestion complexe du multicloud, le non-décommissionnement des VM non utilisées, les coûts réseaux. Pour ne citer qu’AWS (Amazon web service), le leader mondial des hyperscalers ne propose pas moins de 200 produits, de quoi complexifier la gestion des dépenses. D’autant que les DSI doivent aussi gérer les services d’autres prestataires de cloud.

Le rapport de Vertice apporte un éclairage intéressant sur les relations entre les responsables financiers et techniques. Un indicateur en particulier montre que 55 % des responsables financiers pointent un manque de transparence de la part des responsables techniques tandis que 44 % d'entre eux déclarent ne pas avoir de visibilité sur les coûts. Pour 39 % des DAF (Directeur administratif et financier), il est difficile de négocier des baisses de coûts carla DSI est déjà en relation avec les fournisseurs. Quant à la DSI, 55 % des responsables affirment que la direction générale et la direction financière n’ont pas les connaissances nécessaires pour comprendre les investissements Cloud. D’où le rôle crucial des responsables FinOPs qui disposent de la double casquette technique et commerciale pour s’attaquer efficacement à l’épineux problème de l’envolée des budgets du cloud et surtout du Saas. Un poste encore peu répandu dans les PME et ETI. Autre solution, les outils d’optimisation des coûts du cloud, tels la plateforme d'optimisation proposée par Vertice, qui permettrait aux entreprises de réduire leurs dépenses Cloud jusqu'à 25 %. Un chiffre à confirmer.