La note des dépenses cloud peut rapidement grimper si les consommations réelles sont mal évaluées, comme l’utilisation des VM et des API, les ressources inutilisées, les factures mal comprises, etc. Le recours au multicloud complexifie la gestion des coûts.

Promesse d’économies, la note de frais du cloud peut rapidement dépasser le budget initialement prévu si une démarche rigoureuse de vérification de ce poste n’est pas mise en place. C’est le rôle de l’approche FinOps de gestion des coûts qui permet de naviguer entre des dépenses excessives et un manque d’agilité. Une démarche qui suppose des connaissances techniques et de contrôle financier.

Le récent rapport Flexera, acteur de la gestion des actifs numériques, met le doigt sur la priorité accordée par les répondants à la gestion des dépenses cloud, soit 82% du panel, devant la sécurité des services cloud (79%), les compétences et l’expertise à intégrer (78%). La grande majorité des entreprises soit 87% font désormais appel au multicloud devant le recours exclusif au cloud public (11%) et privé( 2%). Le cloud hybride est utilisé par 72% des organisations. Une analyse fine du recours aux services cloud place en tête le stockage des données (56%), les bases de données relationnelles (48%) et les notifications en push (45%). Un des aspects les plus significatifs de cette enquête est la mesure de l’écart entre les dépenses cloud prévues et les dépenses réelles. Ainsi 45% des responsables interrogés estiment que la note finale a dépassé beaucoup ou sensiblement les prévisions. Autre information instructive, les grandes entreprises sont plus susceptibles d'utiliser des outils FinOps multicloud (68%) que les outils de sécurité multicloud (63%), mettant plus l’accent sur le volet financier que sur la sécurité.

Prés de la moitié des entreprises utilisent des outils automatisés de gestion des coûts

Sans un inventaire précis des ressources sur le cloud, la mise en place d’indicateurs, la fixation d’un seuil de dépenses, difficile de rapprocher les couts réels des prévisions, surtout avec des factures peu explicites. La solution passe par la gestion des instances autorisées, des capacités de stockage inutilisées, le décommissionnement des VM non utilisées, la consommation précise des API comme l’analyse du langage naturel, la traduction, la géolocalisation, etc.

A la question « Votre organisation utilise-t-elle un modèle d’analyse des coûts ? » une majorité des répondants (42%) déclare qu’elle n’en dispose pas, ce qui suggère une prise de conscience encore peu mature de la gestion financière des ressources sur le cloud. Les solutions automatisées de gestion des dépenses ne sont que des outils qui viennent à l’appui de décisions stratégiques. Parmi les freins à un contrôle efficace des couts, les organisations ont cité le manque de personnel interne compétent (36 %), la migration des applications traditionnelles vers les conteneurs (28 %) et la garantie de la sécurité (26 %) comme autant de défis liés à l'utilisation des conteneurs. Plus de la moitié des personnes interrogées (54 %) ont indiqué que l'optimisation des coûts des conteneurs représentait un certain défi. Près de la moitié des répondants expérimentent ou prévoient d'utiliser l'apprentissage automatique ou l'intelligence artificielle mais il ne s’agit pas de baguettes magiques. Surtout, ces outils n’évitent pas une remise à plat des processus de contrôle existants.