Dans toute l’Europe, 12 millions d’emplois auront disparu d’ici 2040 à cause des technologies d’automatisation prévient le cabinet d’analystes Forrester Research.
L’automatisation avance à marche forcée. Ce rapport de Forester, « Robotic Process Automation, Q1 2021 », indique en effet que les investissements dans l’automatisation deviendront essentiels dans la manière dont les gouvernements européens envisagent leur compétitivité.
Le cabinet estime qu’en 2035 environ une personne sur quatre aura 65 ans ou plus, contre une sur 13 en 1950. En 2060, ce chiffre passerait à une personne sur trois. Les énergies vertes et les technologies numériques pourraient contribuer à compenser cette évolution du fait de l’automatisation.
Les emplois moyennement qualifiés qui consistent en des tâches simples et récurrentes dans le retail, la restauration, les loisirs et l’hôtellerie sont les plus menacés par l’automatisation.
Un marché en forte croissance
Selon Forrester, « les personnes disposant d’un faible pouvoir de négociation sont les plus exposées au risque de déplacement, en particulier dans les pays où beaucoup sont soumis à des contrats de travail occasionnels, notamment les contrats “zéro heure” au Royaume-Uni, qui ne prévoient pas d’heures de travail garanties, ou les emplois à temps partiel à bas salaire, comme les “mini-jobs” en Allemagne. »
Selon Forrester, la Robotic Process Automation, qui consiste à utiliser des logiciels pour automatiser les tâches bureautiques, joue un rôle de premier plan et connait une croissance rapide.
« Pour sécuriser et optimiser leurs investissements dans la RPA, les entreprises souhaitent faire évoluer les environnements de robots existants et étendre le champ d’application de leurs projets d’automatisation au-delà des tâches classiques de bureau, à des situations plus complexes », lit-on dans ce rapport.
En un mot, la RPA deviendrait le catalyseur de la transformation numérique de nombreux secteurs selon les décideurs français.
Forrester a observé une convergence continue dans le secteur des logiciels d’automatisation au cours des dernières années : « les éditeurs de ce secteur développent des technologies d’automatisation qui complètent leurs solutions déjà en place : automatisation des processus d’exploitation nécessitant une connexion aux écosystèmes IoT, outils décisionnels reposant sur l’IA qui automatisent les processus dans le secteur bancaire et de l’assurance, etc. ».
Des investisseurs convaincus
Le marché de la RPA a été évalué à 17 milliards de dollars en 2019. L’année dernière, presqu’un quart des dirigeants européens avait déclaré que leur organisation utilise— ou utilisera prochainement — la RPA.
Les investisseurs semblent de plus en plus convaincus par les avantages apportés par les technologies d’automatisation. Le spécialiste de la RPA UiPath (qui estime que la RPA deviendra le nouvel ERP) a été évalué à environ 35,8 milliards de dollars lors de son introduction en bourse l’année dernière.
Le spécialiste britannique de la RPA Blue Prism a accepté une offre de 1,5 milliard d’euros de la part de Bolt Bidco, la filiale du groupe technologique SS&C (une entreprise américaine de logiciels financiers), qui a devancé une offre de 1,32 milliard d’euros de Vista Equity Partners en décembre dernier.
Entre-temps, les grands noms de l’industrie des applications, Oracle et SAP notamment, figurent parmi les éditeurs ayant lancé des fonctions de type RPA au cours des deux dernières années.