Que sera le cloud en 2025 ? Voici la suite des visionnaires du cloud tels qu'ils ont évoqué le futur du Cloud Computing au cours de la prochaine décennie à l'occasion de l'ouverture de la Cloud Week Paris.

Cet article fait suite à « Cloud Week Paris – les visionnaires du cloud en 2025 (part 1) » dont il est la seconde et dernière partie.

Gérôme Petazzoni

Evangéliste chez Docker, la start-up dont les containers révolutionnent la virtualisation, mais qui a eu l'élégance d'éviter d'en faire la promotion, Gérôme Petazzoni a résumé très simplement sa vision du cloud en 2015 : « Dans 10 ans, le cloud sera ces nouvelles idées qui sont possibles dès aujourd'hui mais qui ne sont pas encore réalisables... ». Il appuie sa démonstration sur la découverte du courant DevOps. « La nouvelle vague de virtualisation, avec la containerisation, va permettre de remettre les techniques DevOps entre les mains du plus grand nombre, de les mettre en place avec moins de savoir-faire qu'avant, et de transformer de nouvelles idées en services réalistes ». Et de terminer en évoquant le cloud et l'open source, qui sont très liés, avec leurs opportunités sociétales. « Il y a une place pour les femmes dans l'open source, avec l'espoir de changer les mentalités. Derrière un clavier, on oublie que l'on parle à un humain... ».

Phil Wainewright

Analyste, et président d'Eurocloud UK, Phil Wainewright est l'un des cofondateurs de l'association. Observateur du mouvement vers le nuage depuis de nombreuses années, il a tenu à prendre plus de recul, avant de plonger. « Une erreur serait de tenter d'extrapoler le présent pour imaginer les détail de ce qui va arriver dans le futur… Les personnes qui prennent leur application pour la placer dans le cloud ne mesurent pas les avantages qu'elles peuvent en tirer. Le cloud est une nouvelle voie pour rendre le logiciel accessible et consommable. Mais quand une application est sur le cloud, elle évolue, elle change, elle devient connectée. […] Le cloud doit s'affranchir des frictions qu'il entraine dans l'entreprise. Il n'est pas un problème technologique, mais il nécessite de revoir comment organiser le computing. […] Nous existons dans un environnement de Cloud Computing. Il n'y a plus de processus à attendre, nous devons devenir collaboratifs. Avec le cloud, il n'y a plus de barrière, et l'efficacité vient aux entreprises... »

Fred Potter

Fondateur et CEO de Netatmo, une de ces start-ups françaises qui démontrent quotidiennement notre savoir-faire en matière d'objets connectés, Fred Potter a réalisé une intervention fort remarquée, empreinte de son expérience. « Ma prévision pour 2025... Le cloud aura disparu, car il sera totalement intégré au quotidien ». Il a une vision au travers de l'Internet des Objets qui fait du cloud 'la bonne formule'. « Le cloud est une manière de re-concevoir des produits parfois nuls pour les rendre intéressants. Il offre une puissance de calcul illimitée et une mémoire infinie au service des objets du quotidien. C'est la bonne formule : centraliser la puissance de calcul dans le cloud. En séparant les actions pour les placer dans le cloud, c'est un moyen, une nouvelle corde à notre arc pour résoudre un problème. La mécanique du cloud n'a pas à être perceptible par l'utilisateur, qui n'a pas à décomposer entre ce que fait le terminal, et ce qui est fait dans le cloud. C'est un outil non pour rendre service, mais pour permettre le service. C'est pourquoi il est important de concevoir un service dans un système où l'on fait certaines choses en fonction de la problématique à résoudre ». Quelles sont les causes d'échec des projets cloud ? « C'est l'organisation en strate des entreprises. Les métiers du cloud doivent être intégrés dans l'ensemble du process et être au coeur des projets ». Et quelle sera l'étape suivante ? « L'apprentissage assisté avec l'effet réseau... »

Marc Yvon

 Le dernier intervenant de cette longue cession consacrée à la vision du Cloud Computing en 2025, a tenté de répondre à la question « Comment le cloud va s'intégrer aux êtres humains ? ». Marc Yvon est le directeur de la division IBM Human Centric Solutions, ce qui l'a aidé à nous apporter quelques réponses. Si l'on se réfère à l'ensemble des données de santé, aujourd'hui seulement 10 % est connue, 30 % concerne les données ADN, et les 60 % restant sont des données exogènes. L'informatique en version Human Centric est donc liée à l'expansion du domaine numérique « Nous allons vers des systèmes qui offrent plusieurs phases afin d'évoluer vers l'autonomie évolutive. Chez IBM, nous avons la vision de devenir l'ange gardien de la personne, qui cumule et organise la connaissance ». Faisant un rappel à l'intervention de Cheseki Sagawa, plus tôt dans l'après-midi, évocation très japonaise de l'individualisation de masse et de la place des robots, Marc Yvon termine son intervention sur l'évocation des robots humanoïdes, qui devront « avoir de l'empathie, et pouvoir dialoguer. […] Le robot n'est que l'extension du smartphone ! »

La conférence des visionnaires se termine là. Elle cède sa place au débat entre Luc Ferry et Zac Allal sur « Après les objets connectés, l’homme connecté…? ». A découvrir dans notre prochain article : « Le transhumanisme passera par le canal de l'amour... », tout un programme !