Alors que les états se sont lancés dans des politiques volontaristes pour favoriser l’essor de leurs écosystèmes informatiques et électroniques, la pénurie de profils technologique risque bien de ruiner tous leurs efforts. Ceci en plus des nombreux problèmes qui affectent le marché, comme la pénurie de composants électroniques, qui pose de nombreux problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Cependant, la pénurie de compétences en électronique risque d’être plus dommageable sur le moyen/long terme.

Remettre les compétences nécessaires dans un domaine est une entreprise longue et fastidieuse. Mais il y a urgence et le constat est clair pour les responsables européens : si la pénurie de compétence en électronique perdure, elle risque de mettre à mal l’European Chips Act, dont l’objectif est de redynamiser la production de semiconducteurs en Europe. Pour faire face à ce risque, une réunion rassemblant SEMI (l’association des fabricants et des concepteurs en électronique), la Commission européenne, ainsi que 80 représentants des parties prenantes dans cette industrie a permis de définir un Pact for Skills for Microelectronics.  

Une série d’actions pour améliorer l’image de l’industrie

Le pacte comporte une série d’actions clés à mener pour combler le manque de compétences essentielles à l’écosystème européen des semiconducteurs. Et il y a urgence : le cabinet d’études Decision a révélé dans son rapport METIS4Skills Strategy 2022 une aggravation de la pénurie de talents en Europe depuis 2020, alors que l’European Chips Act met notamment l’accent sur le besoin d’ingénieurs et de techniciens des procédés, de techniciens de maintenance, et d’autres travailleurs liés à la fabrication des semiconducteurs.

C’est la raison pour laquelle le Pact for Skills for Microelectronics définit une série d’actions pour améliorer l’image de l’industrie des semiconducteurs, susciter des vocations et attirer les étudiants et les jeunes talents. Il s’agit en outre d’aider les travailleurs à perfectionner leurs compétences ou à opérer des reconversions, et à œuvrer en faveur d’une main-d’œuvre plus diversifiée et inclusive en Europe.

Parmi ces recommandations, SEMI Europe préconise ces initiatives :  
  • Mettre en place une campagne d’image de l’industrie pour sensibiliser le public à la manière dont la technologie façonne l’avenir et aux carrières dans l’industrie des semiconducteurs.
  • Faciliter l’entrée dans l’industrie pour les meilleurs diplômés universitaires, en partie en réorganisant les politiques d’immigration qui affectent le secteur de la microélectronique.
  • Harmoniser les initiatives de développement de la main-d’œuvre en Europe et créer un réseau universitaire européen pour la microélectronique en mettant l’accent sur les opportunités de stages et de travail pour les étudiants.
  • Inciter les enfants et les adolescents, en particulier les filles, à poursuivre une formation dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques, recruter davantage d’enseignants dans ces matières, multiplier les initiatives de développement des talents pour l’industrie de la microélectronique, telles que des concours ouverts aux collégiens et lycéens autour de la conception des puces électroniques.