Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, ont annoncé, lors d’une visite d’usine, la stratégie Start-ups industrielle et deeptech. Le gouvernement veut capitaliser sur les succès engrangés par les jeunes pousses françaises, notamment pour la réindustrialisation de la France. L’objectif est de lever les freins à l’innovation. Car, « malgréun potentiel très important, explique le communiqué du gouvernement, le nombre de start-ups passant de l’étape de l’innovation à celle de l’industrialisation demeure limité en raison de freins administratifs et réglementaires, ainsi qu’un manque de financements pour les projets en phase d’industrialisation, jugés trop risqués ».

Dotée de 2,3 milliards d’euros, cette stratégie comprend trois axes : un plan dédié au financement de l’industrialisation des start-ups et PME innovantes ; le renforcement du soutien à l’émergence des deeptech (275 millions d’euros) ; la création d’un guichet unique piloté par la Mission French Tech, dédié aux start-ups industrielles afin de faciliter leur accès aux dispositifs d’accompagnement de l’État et leur information sur les dispositifs de financement publics.

Cette stratégie de soutien à l’industrialisation des start-ups s’inscrit dans le plan France 2030, avec l’ambition de transformer le potentiel d’innovation en capacité de production, notamment dans des secteurs stratégiques pour la transition écologique et énergétique, et de faire émerger des acteurs d’importance européenne et mondiale sur le territoire français.

Axe 1 : Un plan dédié au financement de l’industrialisation des start-ups et PME innovantes

  • Un appel à projets « Première usine » pluriannuel est ouvert et doté de 550 millions d’euros pour des aides à des projets d’industrialisation.
  • Des prêts de 3 à 15 millions d’euros seront lancés début mars 2022 pour financer la phase de démonstrateur industriel ou d’usine pilote et soutenir ainsi la transition entre le prototype fonctionnel et l’usine de production.
  • Investissements en fonds propres : Création d’un fonds successeur au fonds Société de projets industriels (SPI2) doté de 1 milliard d’euros, qui permet de financer directement en fonds propres la première industrialisation d’une technologie innovante. Le fonds pourra également financer avec des tickets inférieurs à 5 millions d’euros des projets de préindustrialisation.
  • Création d’un Fonds national de venture industriel (FNVI) doté de 350 millions d’euros, pour faire émerger des fonds de capital-risque capables d’accompagner les start-ups dans leur industrialisation.

Axe 2 : Un renforcement du soutien à l’émergence des deeptech (275 millions d’euros), via notamment la Bourse French Tech émergence (BFTE), en prévoyant une hausse globale des moyens alloués à la BFTE de 50 millions d’euros pour les 5 prochaines années (2022-2026).

  • L’Aide au développement deeptech, en prévoyant une augmentation globale de 150 millions d’euros pour les 5 prochaines années (2022-2026). 

Axe 3 : La création d’un guichet unique piloté par la Mission French Tech, dédié aux start-ups industrielles afin de faciliter leur accès aux dispositifs d’accompagnement de l’État et leur information sur les dispositifs de financement publics.

  • Lancement d’un parcours d’accompagnement de l’État pour les start-ups avec des projets d’industrialisation. La Mission French Tech, en partenariat avec l’ensemble des acteurs de l’État et des partenaires publics, proposera une information sur les dispositifs de financement et un accompagnement sur la mobilisation des leviers de l’État en matière industrielle. Les start-ups pourront mobiliser, par exemple, un appui sur l’accès au foncier, la recherche de site, les freins réglementaires ou encore les demandes d’autorisations.