Dans un rapport intermédiaire, l’autorité britannique de la concurrence (CMA) s’inquiète de la prédominance de Google et de Facebook sur le marché de la publicité numérique. Ce rapport ouvre de potentielles interventions de la part du gouvernement, notamment d’un possible démantèlement des sociétés concernées, de la limitation de la capacité de leurs services publicitaires, ou de leur imposer le partage des données à leurs concurrents. Vis-à-vis de Google, le gouvernement britannique peut imposer le démantèlement de ses services publicitaires du reste de ses activités, ou de lui demander de proposer des navigateurs non payants. C’est une décision que pourraient prendre les autorités pour empêcher Google de déployer son offre payante pour les utilisateurs Android dans les pays de l’UE. Vis-à-vis de Facebook, le régulateur britannique pourrait suggérer de lui imposer le partage des données.

L’année dernière, le régulateur britannique des données a déjà sorti un rapport rapportant les mêmes préoccupations par rapport aux géants numériques. Ce qui a contraint le CMA à lancer sa propre enquête à l’origine de son rapport intermédiaire. Le rapport final sera publié dès l’été prochain. Celui-ci comportera les conclusions et les recommandations d’intervention qui seront communiquées au gouvernement britannique. Dans son étude, le CMA a défini trois domaines susceptibles de comporter des abus de position et de concurrence déloyale de la part de Google et de Facebook. Il s’agit du marché de l’affichage publicitaire en ligne, celui de la recherche en ligne et de la publicité en ligne, et enfin les publicités sur les médias sociaux. Le rapport indique, en outre, d’autres préoccupations comme le manque de transparence sur les contenus publicitaires et l’impossibilité pour les consommateurs de se retirer de la publicité basée sur les comportements. Mais à ce stade, le CMA indique ne pas avoir réalisé d'enquête de marché. Celle-ci est pourtant indispensable pour rendre possible la prise de décision par le gouvernement. À la place, l’AMC indique privilégier l’envoi de recommandations au gouvernement dans l’optique de la mise en place d’un cadre réglementaire complet vis-à-vis des entreprises numériques. L’AMC indique dans son rapport que les comportements qu’il a identifiés constituent actuellement des défis mondiaux qui concernent tous les gouvernements. L’autorité déclare vouloir collaborer davantage avec ses homologues des autres pays pour discuter d’une action coordonnée. Des régulateurs antitrust internationaux, notamment de l’Australie et celui des États-Unis, sont en train de s’intéresser davantage aux possibles abus de la part des géants du numérique. Dans tous les cas, Google et Facebook ont déclaré vouloir collaborer pleinement avec l’AMC.

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