Au moment où tout le monde se prépare pour l’entrée en vigueur du règlement européen sur la protection des données personnelles, la DGFiP fait exception. Depuis le 11 avril, afin d’accéder au site impots.gouv, les contribuables sont obligés de visionner une vidéo YouTube. Elle explique les détails du fonctionnement du prélèvement à la source. Mais ce clip est loin d’être anodin. Il donne accès à Google aux données personnelles des millions d’internautes français.
Jusqu’au 17 avril, les contribuables n’avaient pas la possibilité de passer la vidéo. Et elle compte plus de 4.5 millions de vues depuis. Face à l’indignation de plusieurs internautes, la DGFiP a essayé de se justifier via un tweet sur Twitter : « quelques minutes d'attention pour une réforme d'envergure qui va concerner 37 millions de foyers fiscaux et plus de 3 millions d'entreprises ». Et un communiqué de la DGFiP a tenté de rassurer les usagers : « il n'y a aucun risque de confidentialité sur les données fiscales des usagers dans l'utilisation qui est faite de ces plateformes sociales ». Et que les sites gouvernementaux ont recours aux cookies à titre de mesures d’audience et non pour transmettre des informations personnelles.
Bercy à travers la vidéo voulait faciliter la compréhension du système de prélèvement d’impôts au public. Mais les coulisses de la méthode ne plaisent cependant pas. Or, le gouvernement a misé sur YouTube pour « sa capacité à supporter un très grand nombre de connexions simultanées ». L’idéal aurait été d’au moins avoir activé le mode de confidentialité avancé de YouTube, pour protéger les contribuables.