Les experts du Center for Data Innovation, un groupe de réflexion qui étudie la relation entre les données, la technologie et les politiques publiques, ont établi un classement des performances de la Chine, des États-Unis et de l’Union européenne en matière d’IA. L’étude a permis de déterminer les performances de ces trois régions en fonction de leur position relative dans l’économie de l’IA en examinant six indicateurs : les talents, la recherche, le développement, l’adoption, les données et le hardware.

Le rapport révèle que malgré les initiatives volontaristes de la Chine en matière d’IA, les États-Unis restent en tête en termes absolus. La Chine arrive en deuxième position, et l’Union européenne est encore plus à la traîne. « Cet ordre pourrait changer dans les années à venir, estime le rapport, car la Chine semble progresser plus rapidement que les États-Unis ou l’Union européenne ».

Néanmoins, si l’on prend en considération la taille de la main-d’œuvre dans ces trois régions, l’avance actuelle des États-Unis devient encore plus importante, tandis que la Chine tombe à la troisième place, derrière l’Union européenne. De manière générale, les États-Unis ont tiré un avantage économique et technologique important du succès de compagnies comme Amazon, Google, Apple, Facebook, Intel et Microsoft. Ils bénéficient d’un écosystème et de compétences dynamisées par les succès de ces acteurs mondiaux et de leurs capacités d’investissement.

L’Europe ne veut pas rater le virage de l’IA

L’Europe, qui a raté le virage technologique et essaye tant bien que mal de recouvrer sa souveraineté numérique, ne veut pas rater le virage de l’IA, mais elle doit composer avec ses propres incohérences. La mise en commun d’un plan de développement de l’IA pour faire de l’Europe « la première région du monde pour le développement et le déploiement d’une IA de pointe, éthique et sûre » est une réponse aux ambitions américano-chinoises.

Enfin en Asie, le succès des entreprises chinoises en matière technologique et d’Internet repose sur un marché fermé à la concurrence. Rappelons que la Chine a été le premier à fermer les portes de son marché intérieur aux grandes firmes technologiques américaines, principalement aux réseaux sociaux et l’Internet. Fort de ce succès et lancée dans une politique volontariste, la Chine entend clairement prendre le leadership mondial en matière d’IA.