Les jeunes diplômés sont les premiers impactés par les conséquences de la crise sanitaire sur le travail et la tech n’échappe pas à la règle. Parmi les raisons évoquées pour justifier la frilosité des entreprises à embaucher des profils juniors : ils sont jugés plus complexes à encadrer dans un contexte de télétravail. Selon l’APEC, au premier semestre 2020, les offres d’emploi pour jeunes diplômés ont chuté de 41 % par rapport au même semestre de 2019. En parallèle, l’APEC note un recul de 37 % des recrutements pour les fonctions informatique et R&D d’après son dernier Baromètre APEC du 4e trimestre 2020, une chute qui s’explique par la baisse des investissements et des prestations de service dans le secteur IT.

Malgré le plan gouvernemental « 1 jeune, 1 solution » qui vise à faciliter l’insertion des juniors, des incertitudes demeurent pour les 750 000 jeunes qui arrivent en cette fin d’année sur le marché du travail. « Il y a un rapport direct entre la baisse des recrutements des jeunes diplômés et le télétravail, estime Frédéric Desmoulins, PDG de CodinGame. L’onboarding des juniors est plus risqué, il est difficile d’assurer leur montée en compétence à distance, ils sont moins à même de s’organiser de manière autonome et n’ont bien souvent pas un espace de travail dédié chez eux. Or, ne pas faire confiance aux jeunes diplômés est une erreur pour la croissance des entreprises qui contribue indirectement à creuser, une fois de plus, les inégalités ».

Des solutions permettent d’améliorer l’encadrement

Embaucher un jeune en télétravail présente des défis supplémentaires que les entreprises ne sont pas toutes prêtes à relever. Alors que le télétravail exige une autonomie très importante des employés, les jeunes diplômés ont besoin d’un encadrement plus resserré, car ils sont moins rapidement opérationnels en poste que des profils plus expérimentés.Embaucher des jeunes en télétravail signifie souvent qu’il va être plus compliqué de les accompagner pour leur apporter l’aide nécessaire en temps réel. À défaut de pouvoir proposer suffisamment d’échange et de proximité, les entreprises jettent l’éponge et se tournent vers des séniors… ou des indépendants, plus habitués à travailler de chez eux en autonomie.

Pourtant, des solutions existent pour faciliter le management des jeunes à distance, selon Codingame :

  • la mise en place d’échanges quotidiens entre le développeur junior et son manager ;
  • la définition d’objectifs clairs et précis avec suivi via un logiciel de gestion de projet (par exemple, Jira ou Gitlab pour les équipes tech) ;
  • la préservation de moments de convivialité à distance pour renouveler le dialogue et apaiser les tensions ;
  • le recours à des échanges vocaux plutôt que textuels pour désamorcer toute incompréhension ou pour clarifier une situation.