Le baromètre trimestriel ou Shopping Index de Salesforce enregistre une forte augmentation des ventes en ligne au premier trimestre 2020. Une hausse de 20 % du commerce en ligne dans le monde et de 24 % en France. Rappelons que le baromètre est alimenté par les données provenant de la solution d’e-commerce, Salesforce Commerce Cloud, qui analyse les données de l’activité de plus d’un milliard d’acheteurs dans le monde. « De manière anonyme », rappelle le communiqué de la plateforme.

Inutile de chercher les causes de cet emballement soudain pour le shoping de salon. Toute explication ne ferait que ressasser ce que tout le monde sait, car tout le monde est confiné et a eu la même idée. En fait, les réflexions inspirées par l’étude recèlent quelques anticipations intéressantes pour l’avenir. Il devient alors légitime de se poser la question de savoir si l’on n’est pas au début d’un changement de comportement. L’impact du confinement sur les habitudes d’achat sera-t-il durable ou les consommateurs retourneront-ils à leurs habitudes une fois libérés ?

Salesforce a noté une augmentation de 40 % du nombre d’acheteurs uniques en ligne, « dont les seniors qui se sont rapidement adaptés ». Le confinement aura fait découvrir l’achat en ligne à bien des acheteurs potentiels, qui ne s’y seraient pas mis autrement. Le baromètre de Salesforce rapporte en outre une hausse de 20 % des revenus en ligne par rapport à l’année précédente don 24 % en France. Cependant, cette très forte croissance des achats en ligne « ne compensera probablement pas pour autant la baisse significative des ventes physiques que subissent les enseignes et marques », explique le communiqué.

Une autre tendance concerne le type de bien acheté en ligne. Le baromètre rapporte une hausse de 200 % des achats de biens essentiels entre le 10 et le 20 mars. Auparavant, les achats en ligne concernaient principalement les biens d’équipement (meubles, appareils électroménagers, équipements de loisir, accessoires), l’habillement et les services (transports, voyages…). Désormais, les biens de consommation courante, alimentaires, ont connu une envolée inespérée. Certes, même en période de crise on continue de consommer du pain et des légumes, mais une telle augmentation, alors que les magasins alimentaires sont restés ouverts, est un indicateur à prendre en compte.   

Voici en quelques points les principaux enseignements du Shopping Index du premier trimestre 2020 :

Croissance du trafic et des dépenses

Une augmentation de 20 % contre 12 % au premier trimestre 2019 du commerce en ligne, dont 16 % de croissance du trafic web et 4 % de croissance de dépenses. Cette tendance devrait se poursuivre, 

Les achats de biens essentiels passent au numérique

Les politiques de confinement ont généré une hausse de la demande de biens de première nécessité en ligne. Entre le 10 et le 20 mars, les achats en ligne de ce type de biens ont fait un bond de 200 % et sont restés élevés sur la fin du trimestre,

Le retrait en magasin plébiscité

Le revenu des sites proposant l’achat de courses en ligne avec retrait en magasin (Click and Collect) a grimpé de 27 % contre 13 % pour les sites ne proposant pas cette option. Entre le 10 et le 20 mars, les revenus digitaux des sites pratiquant le Click & Collect ont augmenté de 92 %, contre 19 % pour les sites ne le proposant pas.

Les commandes en ligne augmentent en général

Pics de commandes en ligne de produits ménagers, de vêtements, de jouets et de jeux : les consommateurs ont continué d’acheter des biens non essentiels, même en faisant des réserves de produits de première nécessité. D’une année sur l’autre, les revenus digitaux ont augmenté de 51 % dans le secteur de la maison (comme la décoration), de 31 % pour l’habillement (pour les loisirs sportifs notamment) et de 34 % pour les jouets et les jeux.