Six acteurs français du numérique, avec l’ANSSI et l’Inria, se regroupent dans le consortium Resque (RESilience QUantiquE) pour organiser la réponse au risque quantique. Le consortium entend développer les technologies de chiffrement résistantes à l’algorithmie quantique. Il rassemble des entreprises dans le domaine de la cybersécurité : Thales, le coordinateur du consortium, la PME spécialiste des communications sécurisées TheGreenBow, la PME spécialiste en cryptographie CryptoExperts, et la jeune pousse CryptoNext Security.

Quant à la représentativité institutionnelle et académique, elle est représentée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), qui représente également six établissements académiques : l’Université de Rennes, l’ENS de Rennes, le CNRS, l’ENS Paris-Saclay, l’Université Paris Saclay et l’Université Paris-Panthéon-Assas.

Le but principal de Resque est de développer, dans un délai de trois ans, une technologie de chiffrement adaptée à l’ère post-quantique, capable de protéger les communications et les infrastructures critiques des collectivités et des entreprises face à la puissance de calcul des ordinateurs quantiques. Ces derniers menacent de compromettre la sécurité des données sensibles et, par extension, la souveraineté nationale, en raison de leur capacité à briser les algorithmes de chiffrement actuels.  

Les initiatives nationales se multiplient

Dans un contexte de course contre la montre pour sécuriser les données, les initiatives nationales se multiplient. Des initiatives similaires sont en cours. Aux États-Unis, où le National Institute of Standards and Technology (NIST) travaille activement à l’élaboration de standards pour la cryptographie post-quantique. L’Union européenne, via des programmes tels qu’Horizon Europe, investit également dans la recherche et le développement de technologies sécurisées face aux avancées quantiques.

La collaboration entre secteurs public et privé est un aspect crucial de ces initiatives, soulignant l’importance d’une approche pluridisciplinaire et coordonnée pour aborder les défis posés par le quantique. L’engagement de multiples acteurs, de la recherche fondamentale à l’application industrielle, est essentiel pour développer des solutions viables et sécurisées à long terme.  

Un financement de Bpifrance s’élevant à 6 millions d’euros

Le projet Resque bénéficie ainsi du soutien financier du gouvernement français via le programme France 2030, de l’Union européenne avec Next Generation EU dans le cadre du plan France Relance, et reçoit un financement de Bpifrance s’élevant à 6 millions d’euros. Les fonds sont alloués à l’étude de deux applications principales : un réseau privé virtuel (VPN) hybride post-quantique visant une intégration simplifiée et sécurisée aux systèmes d’information existants ; et un module de sécurité matériel (HSM) post-quantique pour une protection globale, adaptable sur divers produits.

Les contributions spécifiques des membres incluent l’expertise de TheGreenBow en développement VPN, celle de CryptoExperts et CryptoNext Security en cryptographie, le rôle de Thales dans l’intégration d’algorithmes et sa perspective applicative, tandis que l’ANSSI (partenaire non financier) et l’Inria enrichissent le projet avec leur cadre de recherche et leur expertise en cryptographie post-quantique.

Le projet Resque s’inscrit dans une dynamique mondiale où la menace quantique est prise au sérieux par de nombreux acteurs, allant des gouvernements aux entreprises privées et aux instituts de recherche. La transition vers la cryptographie post-quantique est cruciale pour anticiper les capacités de calcul révolutionnaires des ordinateurs quantiques, qui pourraient rendre obsolètes les méthodes de chiffrement actuelles.