Avec l’intégration croissante de l’intelligence artificielle dans les solutions de communication d’entreprise, Wildix entend accélérer sa stratégie de spécialisation verticale. Pour Alexandre Daugas, directeur marketing channel de l’éditeur européen, la création de valeur passe désormais par l’adaptation métier, l’automatisation et la montée en compétence des partenaires.

« La téléphonie est devenue une commodité. Ce qui compte aujourd’hui, c’est ce qu’on met autour », commente Alexandre Daugas, directeur marketing channel chez Wildix, qui pose le décor. Dans un marché des communications unifiées désormais standardisé, l’innovation passe par l’intégration de briques à forte valeur ajoutée, et plus particulièrement d’intelligence artificielle appliquée à des cas d’usage spécifiques.

L’éditeur, qui propose une plateforme UCaaS distribuée exclusivement en indirect, revendique une croissance soutenue, portée par une stratégie résolument tournée vers les usages. « Nous récoltons énormément de retours du terrain. C’est ce qui guide nos développements, et c’est aussi ce qui fait notre force », explique Alexandre Daugas.

Verticalisation : sortir du modèle « taille unique »

Après les premières annonces autour de l’IA en 2023, Wildix franchit une nouvelle étape en adoptant une logique de verticalisation. L’objectif : abandonner le modèle de solution généraliste pour répondre à des problématiques précises, métier par métier.

« Nous avons historiquement une bonne capacité d’intégration, mais avec l’IA, nous allons beaucoup plus loin. Nous sommes désormais capables de créer des modules qui s’adaptent aux usages spécifiques de secteurs comme le retail, les assurances, ou encore les services juridiques », illustre le directeur marketing channel.

Cette spécialisation passe notamment par l’utilisation de modèles d’analyse de sentiments, de transcription automatisée ou encore de résumés de conversations. Des outils qui permettent, selon Wildix, de gagner jusqu’à 25 % de temps sur les tâches quotidiennes, soit près de deux heures économisées par jour et par employé.

Une IA au service de l’efficience, pas du remplacement

Alors que certaines entreprises expriment encore des réticences à placer l’IA en première ligne dans leurs interactions client, Alexandre Daugas se veut rassurant : « C’est une réaction saine. Mais l’IA reste un outil entre les mains de l’humain. Il faut l’éduquer, l’encadrer, et surtout la mettre au service des utilisateurs ».

Chez Wildix, cette philosophie se traduit par l’intégration de voicebots pour automatiser les interactions simples, mais aussi pour enrichir la collecte de données. Dans le marché de la vente de détail, l’éditeur utilise par exemple l’IA pour accompagner la montée en compétences des collaborateurs en contact avec les clients, dans un secteur où le taux de turnover est structurellement élevé.

Former les partenaires à vendre de la valeur

L’autre pilier de la stratégie Wildix repose sur son écosystème de distribution. L’entreprise, 100 % indirecte, a renforcé ses investissements en formation avec le lancement de la Sales Academy. « Ce programme vise à aider nos partenaires à sortir d’une logique de prix pour adopter une posture de conseil », explique Alexandre Daugas.

Inspirée des méthodes de la Harvard Business School et fondée sur des cas d’usage concrets, la Sales Academy cherche à accompagner les revendeurs dans la vente de solutions à forte valeur ajoutée, notamment en contexte d’IA. « Il ne s’agit plus de vendre des fonctionnalités, mais de répondre à des enjeux métiers. Il faut être capable d’expliquer comment l’IA peut améliorer un taux de transformation ou réduire la charge administrative. »

Roadmap : l’IA à tous les étages

À partir d’août 2025, toutes les solutions du catalogue Wildix intégreront de l’IA, y compris les modules collaboratifs historiques. L’objectif est double : répondre aux besoins d’optimisation et éviter l’obsolescence des briques de communication, dans un paysage où la frontière entre communication, CRM, ERP et outils bureautiques devient
de plus en plus floue.

« On nettoie l’existant, on améliore l’expérience, et ensuite on pourra étendre cette approche à d’autres verticaux », précise Alexandre Daugas, qui reste discret sur les prochains secteurs ciblés. Mais il confirme que la santé fait partie des segments clés, Wildix y disposant déjà d’une base installée conséquente.

Européaniste et souverainiste

Enfin, Wildix revendique un positionnement résolument européen. L’entreprise, fondée en Italie, est la seule société du Vieux Continent à avoir été distinguée trois années de suite dans le Gartner Magic Quadrant UCaaS. « C’est une reconnaissance de notre approche stable et sécurisée », souligne Alexandre Daugas.

Le contexte d’un monde secoué par des crises qui ses succèdent, sanitaires, martiales, douanières et autres, l’ancrage de Wildix lui donne un avantage certain sur ses compétiteurs hors d’Europe. « Nos clients veulent pouvoir compter sur des partenaires fiables, qui garantissent un haut niveau de sécurité et une conformité aux réglementations européennes. C’est aussi un facteur clé pour le développement responsable de l’intelligence artificielle », estime-t-il.