Manque de visibilité politique, atonie de l’économie, incertitude géopolitique, les prévisions de croissance du secteur ne sont pas au beau fixe. En décembre 2024, Numeum faisait preuve d’un relatif pessimisme, expliquant, chiffres à l’appui, que la croissance continue du chiffre d’affaires était derrière nous avec une prévision de croissance à 3,5 % pour l’année 2024. Plus précisément, le secteur des services (ESN) est le plus touché avec une croissance quasi nulle de 0,7 %. Les activités de conseil en technologies (ICT) sont à peine mieux loties, avec 1 % de plus en 2024. Seuls les éditeurs de logiciels et des plateformes cloud continuaient de progresser en 2024 avec 8,2 % de croissance. Aux Etats-Unis, 60 % des responsables techniques américains recruteraient des experts en IA sans croissance du taux d’embauche dans les autres métiers de l’IT.
En France, selon la Grande école du numérique (GEN), un groupement d’intérêt public d’analyse des évolutions de l’emploi dans l’IT, une entreprise sur quatre prévoit de créer des postes en CDI, principalement pour des experts en intelligence artificielle et en sécurité. Cependant que près de la moitié des organisations (48 %) espèrent maintenir leurs effectifs.
Des difficultés à recruter des développeurs seniors
Dans ce tableau, un développeur est décrit comme un technicien ou ingénieur de développement en informatique, des termes administratifs inusités dans le secteur du numérique. Le constat est sans appel, en 2024, les intentions de recrutement des employeurs ont diminué en 2024 de 8,5 % par rapport à 2023. Noter que le nombre de projets d’embauche diminue dans quasiment tous les secteurs.Les trois métiers qui présentent le plus de difficultés pour les recruteurs sont, dans l’ordre, les développeurs seniors (70 % des réponses), les consultants ICT (conseils en technologies) pour 69 % du panel et enfin les développeurs juniors (65 % des réponses). Ce n’est pas une surprise, mais la conjoncture économique semble peser davantage sur l’embauche que la pénurie de profils de codeurs ou de consultants. Contrairement à l’interprétation première qui pourrait émaner du tableau ci-dessous, issu du Labo société numérique, une émanation de l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Il s’agit d’une analyse exhaustive portant sur 2,5 millions d’entreprises et concernant les divers métiers de l’IT.
Un bilan mitigé et des perspectives préoccupantes
Le Labo société numérique confirme le trou d’air de 2024 en matière de recrutement. Le secteur technologique a connu une vague importante de licenciements, témoin de la transformation des besoins des recruteurs. Désormais ces derniers privilégient la rentabilité à long terme plutôt que la croissance rapide. Côté startups, présentées par le Gouvernement comme le fer de lance des nouvelles technologies, celles qui licencient, soit 2 756 d’entre elles, dépassent le nombre de celles qui embauchent, soit 2 219 postes.Cela n’empêche pas la GEN de rester optimiste, malgré la conjoncture économique incertaine, en expliquant que 25 % des entreprises prévoient de créer des postes en CDI, principalement pour des experts en intelligence artificielle et en sécurité.